Vidéo. Sénégal: un influent membre du parti au pouvoir démissionne à 4 jours des législatives

VidéoL'un des plus influents membres du parti au pouvoir vient de claquer la porte à quatre jours de la tenue des élections législatives. Il dénonce le recul démocratique et l'obsession de Macky Sall pour un second mandat. Il avait déjà quitté le gouvernement après une affaire lugubre sur le pétrole.

Le 26/07/2017 à 13h36, mis à jour le 26/07/2017 à 13h41

Thierno Alassane Sall vient de quitter l'Alliance pour la République (APR), parti dont il est membre fondateur, à quatre jours seulement de la tenue des élections législatives. Cette décision, qui est un vrai coup dur pour la coalition au pouvoir, a été annoncée par l'intéressé lui-même, ce mercredi matin, lors d'une conférence de presse tenue à Thiès, son fief.

Il convient de rappeler que Thierno Alassane Sall, connu pour son franc parler, avait démissionné (le palais parle de limogeage) de son poste de ministre de l'Energie, en juin dernier, suite à une ténébreuse affaire d'attribution de licences pétrolières à Total. Le contrat avec Total qu'il bloquait avait finalement été signé quelques heures seulement après sa démission. 

"Je voudrais vous annoncer qu'à compter de ce jour, je ne fais plus partie de l'APR. Car, le parti avait vu le jour à partir de l'aspiration de citoyens partageant l'envie d'œuvrer pour le peuple et la nation, rénover les institutions, et rehausser la démocratie", a-t-il dit dans la partie en Ouolof de son intervention. "Cependant, il suffit d'observer comment le pays est géré pour se rendre compte que cette Alliance n'a de république que le nom, elle est uniquement pour la réélection d'un seul homme (Macky Sall, NDLR)", a ajouté l'ancien ministre de l'Energie et influent homme politique à Thiès

Concernant le "processus électoral", Sall a également dénoncé le "débauchage des membres de l'opposition par la coalition au pouvoir" en usant de fonds publics. Il a aussi affirmé que "depuis 1960, la démocratie sénégalaise n'a cessé de progresser, sauf lors de ces législatives", évoquant au passage le fait que les "Sénégalais ne puissent pas récupérer leurs cartes d'électeurs" malgré un investissement de 50 milliards de Fcfa pour leur confection. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 26/07/2017 à 13h36, mis à jour le 26/07/2017 à 13h41