Condamné pour crime contre l’humanité par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) pour son implication dans le génocide des Tutsis en 1994, Edward Karemera, ancien ministre de son pays purgeait au Sénégal sa peine de réclusion à perpétuité. Il est décédé lundi 31 août dans la nouvelle prison de Sébikotane où il avait été transféré dès son ouverture.
Mais ce n’est qu’hier mercredi 2 septembre que l’administration pénitentiaire sénégalaise, par la voix de sa chargée de communication, Mariama Bâ, a confirmé sa mort pour cause naturelle d’après l’autopsie effectuée par la brigade sanitaire.
Toujours selon elle, la famille de la défunte a été informée de la triste nouvelle. Du côté des détenus, c’est le calme et la sérénité.
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Néanmois du côté des autorités de l’ONU qui avaient confié le détenu au ministère sénégalais de la justice, on affirme que pour le moment la cause réelle du décès reste inconnue. C’est en effet ce qu’a expliqué Ousman Njikam, porte-parole du Mécanisme de l’ONU pour les Tribunaux pénaux internationaux (MTPI), la structure chargée d’assurer les fonctions résiduelles du TPIR qui a fermé ses portes fin 2015.
Le Sénégal est connu pour être une terre d’accueil de prisonniers purgeant leur peine voire d’ex-détenus. Acutellement, le plus célèbre d’entre eux est l’ex-président tchadien Hissène Habré qui lui a été confié par l’Union africaine qui avait institué un tribunal spécial pour juger ses crimes. Habré est néanmoins résidant au Sénégal depuis plusieurs années, même avant que ne débuta le très long procès qui conduit à sa condamnation.
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Il y a même deux ex-détenus de la célèbre prison américaine de Guantamo, à savoir les deux Libyens Salem Abdu Salam Ghereby et Omar Khalif Mohammed Abu Baker Mahjour Umar libérés en 2016 et que Dakar a bien voulu recevoir. Néanmoins, ils vivraient actuellement librement dans la capitale sénégalaise.