Depuis une semaine, c'est l'actualité autour des nouvelles dispositions pénales et procédurales en matière de terrorisme qui défraient la chronique. En effet, selon les syndicats et les partis d'opposition, de simples débordements de manifestations pourraient être qualifiés de terrorisme, même si des personnes malintentionnées infiltraient une protestation bien encadrée par ses organisateurs.
Mais, comme toutes les propositions de lois faites par le gouvernement, cette réforme est passée comme une lettre à la poste. Elle a été adoptée par une écrasante majorité des députés du Parlement. Le parti au pouvoir accuse à son tour l'opposition de faire beaucoup de bruit pour rien, puisque le Sénégal est sous la menace directe du terrorisme dans le Sahel et qu'il était obligatoire de mettre à jour le code pénal.
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Abondant dans le même sens, le ministre sénégalais de la Justice a fait savoir devant les élus que ces modifications répondent à une exigence internationale relative à la lutte contre le terrorisme. Une position que réfute encore l'opposition et les syndicats qui semblent avoir gagné la bataille de l'opinion publique, puisque cette loi intervient quelques mois seulement après les violentes manifestations du mois de mars qui avaient fait 14 morts, mais surtout durant lesquelles les nombreux actes commis par les manifestants seraient qualifiés de terrorisme si la loi avait été votée plutôt.