Initiée par le feu colonel Pierre Faye en 1880, la marche est devenue la marque de fabrique du pèlerinage marial de Popenguine. Comme chaque année, ils sont encore des milliers (environ 8000 sur un total de 16.000 pèlerins), essentiellement des jeunes, à rejoindre… à pieds le sanctuaire du village distant de 52 km de Dakar.Pour certains cette longue marche, c’est avant tout un exercice physique, une habitude ou un acte de solidarité envers les autres camarades de foi, mais pour beaucoup, c’est une «démarche de foi» («la miséricorde vient des pieds», dit un religieux catholique sénégalais).«Certains prennent la voiture pour aller à Popenguine, d’autres préfèrent marcher pour exprimer dans la prière leur foi en Dieu à travers le pèlerinage», explique Eric Manga, responsable de la communication du Comité inter-décennal de la coordination de la marche pèlerinage (CICOMAP).La marche est devenue si populaire que de jeunes musulmans y participent «par solidarité avec des amis chrétiens» ou tout simplement pour participer à la fête – au Sénégal, les fêtes musulmanes et chrétiennes sont généralement célébrées par les deux communautés. Pour rappel, depuis 1888, les chrétiens sénégalais et même de la sous-région (Gambie, Guinée, Guinée Bissau, Mali, etc.) se rendent, le jour de Pentecôte, au sanctuaire de Popenguine pour «prier Marie». «Le pèlerinage est une aventure humaine et spirituelle. Comme Abraham (Ibrahim) quitta sa famille pour la Terre promise, nombreux sont les fidèle qui se rendent sur les lieux saints à la recherche d’une plus grandes spiritualité, mais aussi pour expier leurs fautes et obtenir une faveur divine», explique Frère Marie Jean sur le sens de ce pèlerinage.
Le 16/05/2016 à 18h58