«Nul n’a le droit d’effacer une page de l’Histoire d’un peuple, car un peuple sans Histoire est un monde sans âme». La formule est connue. L’Histoire était et est davantage un enjeu stratégique. C’est pour cette raison que le gouvernement sénégalais a entreprit depuis 2013 une «réécriture» de «l’Histoire générale du Sénégal, des origines à nos jours».Ce projet gigantesque, qui mobilise 700 membres de la communauté intellectuelle et universitaire, ambitionne de revisiter 350.000 ans d’histoires pour produire une Histoire du Sénégal authentique au lieu de continuer à se contenter d’une Histoire écrite par le colonisateur, dont on sait que le regard est parfois empreint de clichés et de préjugés sur l’Afrique et les Africains.«La maîtrise des enjeux d’une telle entreprise se justifie par la nécessité de doter notre peuple d’un outil lui permettant d’affirmer sa personnalité dans un espace de plus en plus mondialisé», a expliqué l’ancien ministre de l’Education, le Pr Iba Der Thiam, coordonnateur général du projet, lors d’un séminaire organisé par le comité de pilotage, ce samedi à Dakar.La démarche c’est de ne laisser «aucune dimension de la longue saga historique que le Sénégal et les peuples de la Sénégambie construisent depuis la préhistoire», précise le Pr Thiam, qui note une bonne évolution du projet. Les premiers des 25 volumes qui composeront cette «Histoire du Sénégal» devront paraître avant la fin de l’année.En plus des sources écrites, le projet vise aussi à examiner les sources orales. Ainsi, après la rencontre d’échanges scientifiques avec la communauté lébou à Dakar, ce week-end, il est prévu de poursuivre la même démarche auprès de toutes les ethnies du Sénégal et de la Sénégambie. Une mission est même prévue dans les pays de la sous-région, indique le Pr Iba Der Thiam. Pour traquer la moindre source et la confronter à d’autres. Un travail colossal.
Le 23/05/2016 à 17h20