C’est un chiffre éloquent que vient de révéler le directeur régional de l’Afrique de l’Ouest et du Centre du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA, en anglais). D’après Dr Mabingue Ngom, qui cite la Banque mondiale, en Afrique sub-saharienne, pas moins de 11 millions de jeunes arrivent sur le marché de l’emploi chaque année. Alors que celui-ci ne peut en absorber, dans les conditions actuelles, que 2 millions.«On en serait à 30 millions de chômeurs additionnels d’ici trois ans, si ce taux de fertilité continue», a expliqué le Dr Ngom qui s’exprimait lors du symposium de haut niveau sur le dividende démographique et le développement de l’Afrique, ouvert hier à Dakar.Pour le fonctionnaire des Nations Unies, au rythme de 5 enfants par femme, comme c’est le cas dans beaucoup de pays d’Afrique sub-saharienne, il est quasi-impossible de capter le dividende démographique. «Si chacun met au monde 5 enfants alors qu’il n’est capable d’en prendre en charge que 2 parmi eux, il y a un vrai problème. Ce n’est pas facile d’en parler dans nos sociétés, mais il faut contrôler la natalité», dit-il.Selon l’UNFP, le Sénégal fait partie des rares pays africains qui se trouvent à ce moment historique où il est possible de combiner une maîtrise de la fécondité avec une bonne formation et des emplois de qualité grâce à la croissance.Autrement dit, capter le dividende démographique. Dans cet objectif, le pays est en train de travailler sur un document d’orientation nationale qui sera adossé au Plan Sénégal Emergent (PSE), le référentiel de développement.Selon l’encyclopédie en ligne Wikipédia, le dividende démographique est une notion qui décrit l’avantage économique par nature transitoire dont dispose un pays en cours de transition démographique: durant une période suivant la baisse de la natalité, le pays à une pyramide des âges particulière avec un nombre maximum de jeunes adultes et relativement peu d’enfants et de personnes âgées.Cela se traduit par une population extrêmement productive, capable d’assurer un maximum de production économique, avec peu de transferts de richesse nécessaire vers les enfants et les personnes âgées – donc beaucoup d’épargne possible. En retour, une période de forte croissance économique est possible.Mais, pour cela, le chef du gouvernement sénégalais, Mahammad Boun Abdallah Dionne estime qu’il est indispensable d’investir dans le capital humain et la transformation structurelle de l’économie pour profiter de cette avantage démographique.
Le 21/06/2016 à 13h42