Un chiffre qui illustre le fléau des grossesses précoces. Selon les statistiques du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), environ 16 millions de filles âgées de 15 à 19 ans donnent naissance chaque année.Au Sénégal, les chiffres sont encore pires. En effet, 19% des adolescentes sénégalaises de 15 à 19 ans ont déjà commencé la fécondité et 16% d’entre elles sont dans les liens du mariage. Une fille sénégalaise sur trois déclare avoir été mariée avant 18 ans.Elles sont 8 millions dans ce cas de figure en Afrique de l’Ouest et du Centre. Une situation qui comporte plusieurs risques, selon Boureima Diadié, le représentant adjoint de l’UNFPA au Sénégal.D’après ce dernier, en mariant très tôt une fille, les parents la privent de ses droits fondamentaux et de ses chances d’aspirer à une vie meilleure. Ce qui «contribue» à la perpétuation du cycle de pauvreté générationnelle, dans la mesure où une fille mariée très tôt voit sa santé, son éducation et son bien-être «compromis».«Les filles qui donnent naissance avant 15 ans, courent cinq fois plus le risque de mourir lors de l’accouchement que les femmes de 20 ans et plus. Au Sénégal, ajoute-t-il, on relève une surmortalité maternelle chez les mères-adolescentes âgées de 15 à 19 ans (629 décès maternels pour 100.000 naissances vivantes», explique Boureima Diadié, à l’occasion de la célébration de la journée mondiale de la population, ce lundi 11 juillet, sur le thème «Investir dans les adolescentes».De graves conséquences sanitaires (fistules obstétricales) peuvent aussi découler des mariages précoces, met en garde le fonctionnaire onusien.Pourtant, selon le ministre sénégalais du Budget, Birima Mangara, les adolescentes portent en elles-mêmes les germes du futur et les potentialités pour le développement du Sénégal. «Les adolescentes constituent un capital humain d’une grande utilité pour le développement du Sénégal. Une meilleure prise en charge en termes d’investissements dans cette importante frange de la population pourrait accélérer la capture du dividende démographique», explique le ministre.Pour rappel, en partenariat avec le Fonds des Nations Unies pour la population, le Sénégal a entamé un processus d’élaboration d’un document d’orientation national sur la capture du dividende démographique. L’intérêt de ce document s’inscrit dans la perspective d’un plaidoyer fort au plus haut sommet de l’Etat en faveur d’un meilleur investissement dans les adolescents et les jeunes.
Le 12/07/2016 à 14h19