Le calvaire vécu d'une Sénégalaise revenue d’Arabie Saoudite : «J’ai été vendue»

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Le 09/08/2016 à 15h27

Alors que le cas de Mbayang Diop, jeune sénégalaise qui risque la décapitation en Arabie Saoudite, tient les Sénégalais en haleine, un témoignage d’une «rescapée de l’enfer» saoudien vient renseigner sur les dures conditions auxquelles sont confrontées les jeunes domestiques sénégalaises.

Alors que le cas de Mbayang Diop, jeune sénégalaise condamnée à la décapitation pour le meurtre de la femme de son patron tient les Sénégalais en haleine et mobilise la société civile sénégalaise, le témoignage d’une domestique sénégalaise qui s’est échappée des griffes de ses patrons saoudiens est à la «Une» de tous les journaux sénégalais, ce matin.

Anta Cissé, une saint-louisienne partie en Arabie Saoudite, il y a trois mois, pour exercer le métier de domestique, confie avoir été traitée «comme une esclave» après avoir été «vendue» à un Saoudien par un de ses compatriotes.

Comme quelques centaines d’autres jeunes Sénégalaises, Anta Cissé dit avoir succombé au mirage de l’Eldorado saoudien, victime de fausses promesses. «Je vivais dans une pauvreté extrême et avais en charge mon fils et ma mère malade. Je n’avais pas le choix», dit-elle, pour expliquer son départ en Arabie Saoudite. Son convoyeur, un certain Souleymane Guèye, a pris en charge le billet et tous les frais du voyage, promettant à sa «victime» qu’elle n’allait s’occuper «que d’une vielle femme».

«En réalité, je devais m’occuper d’une grande maison, composée de quatre toilettes, six chambres, deux espaces familiaux et trois grandes cours. Je me réveillais à 7 heures du matin et passais tout mon temps à laver la vaisselle. Les membres de la famille passaient leur temps à m’insulter (...), le fils de 16 ans a voulu me violer,…», soutient la jeune femme.

Ayant tenté de fuir une première fois, elle a été arrêtée par la police et reconduite chez son patron. C’est finalement «grâce à un ami» qu’elle a pu sortir de cette «prison». «J’ai beaucoup de chance sans quoi je ne reviendrais plus jamais au Sénégal», ajoute Anta Cissé.

Par Ibrahima Diallo (Dakar, correspondance)
Le 09/08/2016 à 15h27