Sénégal: Macky Sall cède finalement aux pressions d'Erdogan et ferme les écoles de Gülen

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Le 09/12/2016 à 08h41, mis à jour le 09/12/2016 à 09h48

Les dirigeants des écoles Yavuz Selim au Sénégal auraient reçu, hier Jeudi, la notification officielle de ce qui paraît être une décision administrative arbitraire. Les parents d'élèves ont été convoqués en réunion aujourd'hui vendredi, mais certains affirment déjà qu'ils ne se laisseront pas faire.

Le sol s'écroule sous les pieds des Sénégalais dont les enfants sont scolarisés dans le réseau des établissements Yavuz Selim qui seraient affiliés à la confrèrie de Fethullah Gülen. Hier, jeudi 8 décembre, le serveur des Instituts Yavuz Selim a envoyé le message suivant: "L'Etat du Sénégal a décidé de fermer les écoles Yavuz Selim. Tous les parents sont convoqués demain [aujourd'hui vendredi, ndlr] 9 décembre 2016 au Collège Bosphore pour informations". 

Il s'agit d'une décision jugée "arbitraire et grave de conséquences" qui aura du mal à passer dans un pays où les citoyens sont très jaloux de leurs droits. "Nous ne nous laisserons pas faire et nous utiliserons toutes les voies de recours pour annuler cette décision injuste", affirme déjà Rahim Diop, un parent de deux enfants scolarisés dans ces écoles turques. Selon lui, "la fermeture ne pouvait se faire que de deux manières: soit par voie judiciaire, soit par le retrait de l'agrément donné par le ministère de l'Education nationale si ces mêmes établissements ne respectent pas le cahier de charge de l'enseignement au Sénégal. Toute autre décision relèverait de l'arbitraire". 

urquie: un niet des Africains à la fermeture des écoles Fethullah Gülen

Il faut rappeler que la demande de fermer les écoles en question s'est faite à la suite de la tentative de coup d'Etat du 15 juillet dernier. Le pouvoir d'Erdogan a accusé Fethullah Gülen et sa large confrérie d'avoir organisé et financé ce putsch. Du coup, une grande chasse aux sorcières a été entamée en Turquie et partout dans le monde. En Afrique, les écoles Yavuz Selim ont été ciblées, mais jusqu'ici seule la Guinée avait cédé à la demande du pouvoir turc. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 09/12/2016 à 08h41, mis à jour le 09/12/2016 à 09h48