Depuis le jeudi 12 avril dernier, les réseaux sociaux sénégalais ne cessent de commenter ce qui s'est passé à Ziguinchor, la capitale de la Casamance. La marche pacifique l’intersyndicale des enseignants y a été violemment réprimée. Regroupés au sein du G6, les enseignants ont initié une série de manifestations pacifiques dans plusieurs villes du Sénégal. C’était au tour, jeudi dernier, de leurs collègues de Ziguinchor de battre le macadam pour décliner leurs revendications à la face des autorités de la ville. Mais ils ont eu à faire face aux éléments du Groupement mobile d’intervention, envoyés par le préfet du département qui avait d'abord autorisé la marche, avant de l'interdire in extremis.
Au total, 6 personnes dont 5 enseignants et un policier ont été blessées au cours des affrontements. 11 personnes affiliées à l’intersyndicale ont également été arrêtées par les forces de l’ordre qui viennent encore de s’illustrer de la plus triste des manières. Cette situation risque d’aggraver la crise scolaire de cette année. En effet, les secrétaires généraux de l’intersyndicale du G6, qui étaient réunis en assemblée générale, ont sorti un communiqué pour condamner vigoureusement «la répression sauvage» dont leurs collègues ont été victimes. Et pourtant, c’était une marche pacifique comme le garantit la constitution à tous les citoyens sénégalais.
Le mouvement syndical «condamne énergiquement cette répression injustifiée, qui est une violation de la constitution du pays qui consacre le droit aux citoyens de protester par la marche pacifique», peut-on lire dans le communiqué. Ils ont également «mis en garde le gouvernement du Sénégal contre toute gestion autoritaire de la crise scolaire».
Selon eux, «les solutions pour une sortie de crise exigent de tous les acteurs, dont le gouvernement en particulier, de la retenue, la pondération et le respect mutuel».