La hausse annoncée par les autorités du prix de l’électricité soulève la colère chez les Sénégalais. Un appel à une marche ce mercredi 27 novembre à 15h est lancé dans les réseaux sociaux par plusieurs activistes, sous le slogan "ño lank" (nous refusons, en wolof).
Les syndicats des travailleurs et l’opposition ont pris le relais de l’ancien ministre conseillé de Macky Sall, Moustapha Diakhaté, qui a fustigé cette augmentation non justifiée malgré les explications fournies par Pape Demba Bitèye, directeur général de la Senelec.
La Confédération nationale des travailleurs du Sénégal/Force du Changement (CNTS/FC) est la première à dénoncer cette hausse. Au sortir de l’atelier sur le contenu local des hydrocarbures organisé pour les centrales syndicales, Cheikh Diop, secrétaire général dudit syndicat, a été catégorique sur cette question. C’est le pouvoir d’achat des travailleurs qui va être affecté par cette augmentation, affirme-t-il. Par conséquent, il doit y avoir des mesures d’accompagnement pour amortir les effets qu’elle va produire sur les faibles revenus.
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«Une organisation syndicale n’est jamais d’accord avec une hausse (du coût de la vie, ndlr). Une hausse doit être accompagnée par l'augmentation de notre pouvoir d’achat. Aujourd’hui, il est difficile de constater que nos négociations sur les augmentations de salaire généralisées dans le secteur public et sur les réformes de la convention collective nationale interprofessionnelle tardent. Pendant ce temps, une hausse est annoncée», s’est-t-il plaint.
Cette vision de la CNTS/FC est aussi celle des Forces démocratiques du Sénégal. Babacar Diop et ses camarades des Forces démocratiques du Sénégal demandent aux centrales syndicales, à l’opposition et à la société civile de constituer un front pour empêcher cette hausse que veut imposer les autorités. Ils vont même plus loin et réclament un audit de la gestion des fonds que l’Etat a affectés à la Senelec depuis 2012.
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«Le refus de l’Etat de payer la compensation due à la Senelec et qui expliquerait les difficultés financières de l’entreprise est un aveu d’échec pour le président Macky Sall. Une réduction du train de vie dispendieux de l’Etat, conjuguée à une gestion saine et transparente de nos ressources pétrolières et gazières, aurait permis à l’Etat, sans aucun doute, d’épargner les Sénégalais d’une hausse des prix de l’électricité avec ses conséquences fâcheuses sur le pouvoir d’achat des Sénégalais», soutient-il.
Mais le manque de réaction d’une partie de l’opposition à ces appels lancés par la CNTS /FC et le FDS obligé maître Masokhna Kane, leader de Sos Consommateurs, une association de défense des droits des consommateurs, à élever la voix. Selon lui, « l’opposition a déserté les intérêts des sénégalais et ne s’occupe que d’élections et du fichier électoral ».
Invité à l’émission Objection de la radio Sud/fm, la robe noire a lancé des piques à l’opposition. «Je ne vois jamais des leaders d'opposition s'occuper de la défense des intérêts des Sénégalais au quotidien. La hausse du prix de l'électricité en est un exemple, la santé, la hausse des prix des denrées de première nécessité. On n'entend jamais les leaders l'opposition parler de ces questions ou aller vers ceux qui maîtrisent ces sujets pour se documenter pour avoir de la matière», a-t-il regretté.