Sénégal. Ecoles privées: l’association des consommateurs demande aux parents de ne plus rien payer

Momar Ndao, président de l'ASCOSEN

Momar Ndao, président de l'ASCOSEN. Dr

Le 16/08/2020 à 11h50, mis à jour le 16/08/2020 à 12h02

Au Sénégal, malgré l’arrêt des cours pour une période de trois mois, les écoles privées réclament aux parents d’élèves le paiement de ces arriérées. Une hypothèse inenvisageable, selon Momar Ndao, président de l’association des consommateurs, qui demande aux parents d’élèves de ne rien payer.

Selon le consumériste, les écoles privées viennent de recevoir une manne de 3 milliards pour compenser les pertes de recettes subies ces derniers mois, à cause de la pandémie.

Momar Ndao en a fait la révélation, après s’être rendu compte que ces écoles voulaient profiter de la situation. «Après avoir obtenu que la subvention de l'Etat aux écoles privées passe de 1 à 3 milliards, l'Ascosen demande aux parents d'élèves de ne pas payer plus que le mois de mars», a-t-il dit.

Une sortie qui s’explique par la position de la Fédération des associations des parents d’élèves de l’enseignement privé du Sénégal (Fapeeps) qui « tient à ce que les parents d’élèves paient les frais de scolarité de leurs enfants qui sont dans les classes intermédiaires pour les mois d’avril, mai, voire juin ».

Cette volonté exprimée par la Fapeeps a été mal accueillie par les parents d’élèves qui ne souhaitent pas payer alors que leurs enfants n’ont rien étudié durant ces trois mois, même si la Fédération des associations de parents d’élèves de l’enseignement privé du Sénégal se dit consciente «des difficultés que traversent les parents en cette période de pandémie du Covid-19, marquée par un impact et une baisse de l’activité économique».

Elle se dit aussi consciente du rôle joué par le secteur de l’enseignement privé dans l’avenir des familles et des élèves. Mais cela ne l’empêche pas d’exhorter les parents de s’acquitter des frais scolaires de leurs enfants. Selon leur communiqué, «l’acquittement de ces frais demeure un devoir de solidarité envers ces écoles».

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 16/08/2020 à 11h50, mis à jour le 16/08/2020 à 12h02