Sénégal: malgré la pandémie, le Magal, pèlerinage de 3 millions de fidèles, aura bien lieu à Touba cette année

Préparatifs du Magal de Touba

Préparatifs du Magal de Touba. Dr

Le 27/08/2020 à 14h03, mis à jour le 27/08/2020 à 15h05

Le Magal est l’occasion pour des millions de Mourides de se retrouver dans la ville sainte de Touba pour célébrer le départ en exil de Cheikh Ahmadou Bamba, fondateur de la plus puissante confrérie religieuse du pays. Il aura lieu, en dépit du Covid-19, afin de contribuer à la relance économique.

C'était la question qui taraudait bien des musulmans sénégalais depuis plusieurs semaines déjà: le grand Magal de Touba aura-t-il lieu, malgré le coronavirus?

Hier, mercredi 26 août, le Comité régional de développement (CRD) présidé par le gouverneur de Diourbel, s'est réuni pour examiner les questions liées à l’organisation du plus grand événement religieux du pays, qui débute le 18 du mois de Safar, du calendrier hégirien, chaque année et rassemble trois millions de fidèles venus des quatre coins du Sénégal. 

Même si cette année a vu l’annulation de bien des évènements religieux, y compris le pélerinage du Hajj à la Mecque, le magal de Touba est maintenu.

Pour les Mourides, le Magal, la «Célébration» de l’anniversaire du départ en exil vers le Gabon en 1895 du fondateur de leur confrérie soufie, revêt en effet un caractère quasi-obligatoire.

«Nous préparons un grand évènement. C’est le plus grand jour pour les disciples de Serigne Touba. Cheikh Abdou Ahad avait l’habitude de dire que nous Mourides, c’est notre fête de l’Indépendance», a déclaré Serigne Bassirou Mbacké Abdoul Qadr (plus connu sous le nom de Serigne Bass), le porte-parole du Khalife général des Mourides, lors de cette réunion.

C’est donc sans surprise que les autorités locales de Diourbel consentent à tout mettre en œuvre pour que se tienne le Magal de l’année hégirienne 1442. Pour Serigne Bass, en effet, «le Magal fait partie des plus grands évènements du monde et participe[ra] à la relance de notre économie».

Au-delà du caractère religieux de ce pélerinage, il s'agit aussi, pour les plus hautes autorités sénégalaises, de relancer l'activité économique du Sénégal, mise à mal, comme partout dans le monde, par la pandémie du coronavirus.

A l’occasion de Magal, la consommation des biens et des services augmente en effet considérablement, et de plus, les transferts monétaires des Sénégalais résidents à l’étranger, Mourides pour la plupart, atteignent des sommets.

Autant de facteurs qui font que même si Touba, la capitale des Mourides, est la deuxième ville la plus touchée après Dakar par la propagation du virus, le Magal aura bien lieu cette année encore. 

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 27/08/2020 à 14h03, mis à jour le 27/08/2020 à 15h05