Jusqu'ici épargné par ce phénomène de la violence dans plusieurs universités africaines, le temple du savoir sénégalais a été ébranlé par des violences inouiës dans la troisième semaine du mois de mars. Deux groupes d'étudiants, l'un composé essentiellement de jeunes originaires du sud et l'autre du centre du pays se sont affrontés à coups de bâtons et d'objet contendants de toute sorte. Résultats: des dizaines de blessés dont un grave, qui a été évacué à l'hôpital.
Les deux premiers étudiants en cause dans cette histoire appartiennent à des groupes de sympathisants différents. L'un d'eux appartenant au mouvement Kekendo a accusé son camarade du mouvement Ndefleng de lui avoir subtilisé sa moto. Du coup, celui qui a été accusé de vol a disparu dans la nature pendant une quinzaine de jours. Dès qu'il est revenu dans le campus social de l'université Cheikh Anta Diop, le premier a organisé avec ses amis une expéidtion punitive, déclenchant une bagarre générale entre les deux amicales d'étudiants.
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Le mouvement Ndefleng est connu pour regrouper essentiellement des étudiants originaires de Fatick, une région majoritairement sérère. Alors que le Kekendo est composé de jeunes venant surtout de la Casamance au sud du pays, en grande partie composé de Joola, de Mandingues et de Peuls.
Ainsi, ce qui, à l’origine n’était qu’une bagarre entre deux étudiants, a fini par mobiliser deux des communautés qui comptent parmi les plus puissantes du pays, à savoir les Joolas et les Sérères. Interrogés sur la question, les étudiants ont condamné avant de dénoncer cet ethnicisme encouragé par les hommes politiques qui, soucieux de bénéficier de l’électorat de leur communauté, jouent avec la stabilité du pays.