A sa naissance, le bébé est enveloppé dans un pagne tissé traditionnel et non dans un tissu sorti des usines. A son son décès, le défunt a droit, en plus de la fameuse étoffe de coton blanc, à un pagne pour quitter ce monde. Et entre ces deux moments, lors du mariage, c'est également dans le pagne tissé que la femme se présente à son époux.
Mais malgré ces belles traditions, les tisserands ont malheureusement presque tous disparus du paysage urbain, alors qu'il y a quelques années, on pouvaient les apercevoir un peu partout, navettes en mains devant leurs métiers à tisser, produisant des dizaines de mètres d'étoffe chaque mois.
Ce métier traditionnel, certains tentent toutefois de le préserver, malgré la concurrence industrielle qui ne lui laisse presque plus de part de marché.
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Discrets comme leurs fabricants, les pagnes tissés appelés au Sénégal, séru rabal ou séru ndjaago, en référence à l’ethnie qui avait en charge sa confection, se rangent au fond des armoires. Ils n’en sortent que pour des évènements particuliers heureux ou malheureux.
Un pagne tissé est vendu au Sénégal entre 4.500 et 5.500 francs CFA, soit près de 8 euros. Les clients, bien que rares, viennent parfois des pays de la sous-région.
Les femmes sénégalaises, quant à elles, en gardent toujours dans leurs placards. Mais un pagne ou deux. Et ils peuvent durer une éternité et passer d’une main à l’autre.
Concurrencé par les Chinois qui proposent des produits presque identiques à moindre coût, le pagne africain est également un effet de mode pour certaines filles qui parviennent à l’adapter.