Si le Titanic est resté dans les mémoires avec ses 1.500 victimes, le drame du Joola, qui compte 1.863 morts, voire plus de 2.000 selon certaines sources, allait tomber dans l'oubli si les familles des victimes n'étaient pas aussi tenaces.
Comme chaque année, elles se retrouvent au cimetière de Mbao où reposent quelques-unes des victimes de la tragédie. 20 ans après, des revendications ont été satisfaites, mais beaucoup reste encore à faire. C'est le cas, par exemple, de la demande de renflouement du bateau, de l’érection d’un mémorial-musée, mais aussi, et surtout, de rendre justice aux victimes dans un procès non politisé.
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Aujourd’hui encore, les proches des victimes courent derrière cette justice que leur refusent le Sénégal et la France. Nadine Versace, mère d’une victime française, effectue chaque année le déplacement pour se recueillir devant l’une des centaines de tombes qu’elle croit être celle de sa fille. Ce qui lui déchire le cœur plus que la perte de sa fille, c’est ce manque de volonté des autorités de son pays d’origine et du pays où repose sa fille de faire la lumière sur les réelles causes du drame et de condamner ceux qui en sont les responsables, voire des coupables.
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Car des coupables, il doit forcément y en avoir. Le bateau avait largement dépassé sa capacité maximale qui était de 700 passagers, soit trois fois moins que ce qu'il contenait la nuit du drame.
Pour la justice sénégalaise, l'unique responsable de cette tragédie est le commandant de bord qui fait partie des 1.863 victimes.