Abidjan. Motos et tricycles interdits de boulevard: la grosse pétarade des usagers

un conducteur de moto à Abidjan arrêté par la police.

Le 25/05/2025 à 15h24

VidéoLa phase répressive de l’interdiction de circulation des deux et trois roues sur le boulevard Félix Houphouët Boigny à Abidjan, a débuté le 15 mai. Et depuis, les conducteurs disjonctent en raison de la perte considérable et d’une multitude de tracasseries. Les autorités rassurent.

La mesure désormais applicable sur ce tronçon, les conducteurs de ces engins n’ont plus de répit. Les agents de la police spéciale de la sécurité routière (PSR), ont pris d’assaut le boulevard Félix Houphouët Boigny avec pour objectif: rappeler à l’ordre ceux qui se montreraient récalcitrants.

Cette première descente des forces de l’ordre a suscité le mécontentement des conducteurs de motos et de tricycles. «Le boulevard nous permettait d’aller plus rapidement, mais avec cette mesure, nous sommes obligés de rentrer dans les quartiers où il y a des bretelles, et cela nous complique énormément la tâche. Nous rencontrons plus de feux tricolores et embouteillages, auxquels il faut ajouter les tracasseries policières, qui ralentissent notre travail. Avant, on pouvait mettre environ 40 minutes pour parcourir la distance de Cocody à Gonzagueville quand on empruntait l’axe central du boulevard, mais maintenant il faut 20 minutes supplémentaires», déplore Ibrahim Zombra, livreur à moto.

Annoncée depuis le mois de janvier dernier, cette mesure qui fait des mécontents, a été précédée, insistent les autorités, de campagnes de sensibilisation et d’installation de panneaux de signalisation, pourtant plusieurs s’indignent de n’avoir pas été au mis courant mais pas ce livreur «vu que je suis sur une plateforme de livraison, je suis au courant de l’information, raison pour laquelle vous me voyez emprunter la bretelle pour effectuer mes courses. Cependant plusieurs personnes qui possèdent des motos et tricycles disent ne pas être informées. C’est dur surtout pour les conducteurs dont l’engin a été saisi par la police», confie Fabrice Izé Izé, motocycliste.

Les engins concernés doivent désormais emprunter la bretelle depuis le carrefour Aboussounan dans la commune de Treichville jusqu’au carrefour de l’ancien Koumassi. «C’est une bonne décision d’appliquer la mesure.Les conducteurs roulent à vive allure sans tenir compte du code de la route, se faufilent entre les véhicules et occasionnent des accidents mortels sur ce boulevard. Désormais avec leur absence sur le boulevard, l’on pourra rouler en toute tranquillité», salue Ouédraogo Issiaka, chauffeur de gbaka cet axe.

En tout état de cause, la mise en place de cette nouvelle réglementation initiée par le ministère des Transports et portée par la direction générale des transports terrestres, vise à renforcer la sécurité routière et à réduire le nombre d’accidents de la route dans lesquels les conducteurs de véhicules de deux et trois roues sont particulièrement impliqués sur cet axe stratégique.

«De 2024 à mai 2025, 25 conducteurs de deux ou trois roues ont été tués sur le boulevard Félix Houphouët Boigny», déplore Oumar Sako, directeur général des transports terrestres. Avant de justifier que, «notre présence sur le terrain est de leur faire comprendre le bien-fondé de cette mesure de ne pas circuler sur l’axe central du boulevard. IL s’agit pour nous de verbaliser , les personnes qui se montreraient récalcitrantes».

Même si les usagers voient en cette réforme une mesure contraignante, elle vise avant tout à les protéger des accidents de la route, à fluidifier la circulation sur cet axe stratégique avec pour objectif à terme de réduire de 50% le nombre de victimes d’accidents de la route d’ici à 2030, une ambition qui nécessite la collaboration de tous les acteurs du secteur des transports et des usagers de la route

Par Emmanuel Djidja (Abidjan, correspondance)
Le 25/05/2025 à 15h24