Un détail en apparence banal, mais qui se révèle être une menace quotidienne pour automobilistes et piétons. La signalisation routière au sol fait défaut sur les routes de la capitale économiques de Côte d’Ivoire, mettant en danger la vie des usagers.
A Yopougon, Marcory et dans les autres communes, ce sont de larges haussées dépourvues de tout marquage au sol que les piétons sont obligés de traverser après mille hésitations, de brusques freinages et de klaxons à réveiller un mort.
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«Nous sommes en permanence exposés aux accidents en traversant la route à cause des bandes qui sont quasiment absentes ou effacées. Les motocyclistes en profitent pour se faufiler entre les véhicules au mépris du code de la route et sont souvent impliqués dans des accidents. Les autorités se doivent de se pencher sur cette situation», déplore Mireille Konan, Étudiante.
Une absence de signalisations routières au sol sur certains axes d'Abidjan.. E. Djidja/Le360 Afrique
Mamadou, chauffeur de taxi intercommunal, peste: «on ne sait jamais qui a la priorité. Les gens traversent au hasard et les véhicules roulent comme ils veulent».
«La signalisation routière au sol, ou signalisation horizontale, utilise des lignes, des motifs et des flèches peintes pour organiser le trafic, indiquer les règles et guider les usagers» précisent des sites spécialisés.
Aux heures de pointe, l’absence de marquages au sol complique la fluidité du trafic et accentue les risques d’accident. «Chaque fois que je veux traverser avec mes enfants, j’ai peur. Sans les bandes, même devant les écoles, les voitures ne s’arrêtent pas», témoigne Awa Sita, mère de famille rencontrée à Yopougon.
«La nuit, on ne sait pas vraiment où commence et où s’arrête chaque voie. C’est la confusion la plus totale», témoigne également un chauffeur de gbaka.
Face à cette situation, usagers, auxiliaires de transporteurs et habitants multiplient les appels à une meilleure prise en compte de la signalisation horizontale. Pour eux, tracer ou repeindre et entretenir régulièrement les bandes blanches doit être considéré comme une priorité au même titre que l’éclairage public ou les feux tricolores.
«La signalisation est un langage universel qui sauve des vies. Il faut agir rapidement, que le gouvernement essaie s’intéresse à ça afin de préserver la vie des populations et des usagers», insiste Traoré Moussa, auxiliaire de transport dans une gare.
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À l’heure où Abidjan ambitionne de se hisser au rang des grandes métropoles africaines, l’absence de signalisation horizontale rappelle cruellement qu’une ville ne peut se targuer d’être moderne grâce ses gratte-ciels, mais d’abord par la sécurité et la dignité qu’elle offre à ses citoyens.