Vêtu d’une veste bleue et d’un pantalon noir, Fulgence a comparu vendredi sur le banc des accusés, faisant face à deux accusations de fraude ainsi qu’à une accusation de contravention à la Loi sur l’immigration. Le porte-parole du Parquet national (NPA), Eric Ntabazalila, a déclaré que l’État s’opposait à sa libération sous caution.
Selon Serge Brammertz, procureur en chef du Mécanisme international chargé d’achever les travaux du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), Kayishema a été capturé mercredi dernier lors d’une opération conjointe entre les autorités sud-africaines et une équipe de l’ONU chargée de retrouver les derniers fugitifs.
En fuite depuis 2001, Kayishema aurait orchestré, le 15 avril 1994, le meurtre d’environ 2000 réfugiés tutsis, y compris des femmes et des enfants, à l’intérieur d’une église située dans la commune de Kivumu (76 km de Kigali), pendant le génocide perpétré contre les Tutsi. M. Brammertz a ajouté que l’arrestation de cet individu, resté en cavale depuis plus de 20 ans, garantit qu’il sera enfin traduit en justice pour ses crimes présumés.
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«Le génocide est le crime le plus grave connu de l’humanité. La communauté internationale s’est engagée à faire en sorte que ses auteurs soient poursuivis et punis. Cette arrestation est une démonstration tangible que cet engagement ne faiblit pas et que justice sera rendue, peu importe le temps qu’il faudra», a-t-il poursuivi.
Selon l’acte d’accusation du TPIR, Kayishema aurait «directement participé à la planification et à l’exécution de ce massacre (…) notamment en se procurant et en distribuant de l’essence pour incendier l’église avec les réfugiés à l’intérieur». «Lorsque cela a échoué, le mis en cause et d’autres individus ont utilisé un bulldozer pour que l’église s’effondre, tuant tous les réfugiés à l’intérieur», précise-t-on.
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Le génocide rwandais s’est produit entre le 7 avril et le 15 juillet 1994 pendant la guerre civile rwandaise. Au cours de cette période, des membres de l’ethnie minoritaire tutsie ont été tués par des milices armées hutu. Selon certaines estimations, plus de 500.000 personnes ont été tuées lors de cette période.