Originaire de Frenda, près de Tiaret, à 340 kilomètres à l’ouest d’Alger, Faouzi Zegout a marché jusqu’au ministère devant lequel il s’est aspergé d’essence dans l’intention de s’immoler. Des agents chargés de la sécurité du bâtiment, doté de caméras de surveillance, ont rapidement éteint les flammes avec un extincteur et le jeune homme n’a subi que des blessures légères, selon des sources informées.
Le ministère se trouve dans le quartier ultra-sécurisé de El Biar, sur les hauteurs d’Alger.
«Faouzi Zegout est à l’hôpital des grands brûlés d’Alger» mais «il se porte bien», a assuré le média local Frenda News sur Facebook, sans citer de sources.
Dans une vidéo filmée par un ami qui a pris la fuite juste après la tentative d’immolation, M. Zegout, vêtu comme pour une cérémonie officielle d’une chemise blanche, d’un pantalon et d’une cravate noirs, explique à l’avance son geste. Il dit vouloir «attirer l’attention du président Abdelmadjid Tebboune» sur «l’injustice» dont il se dit victime.
«C’est à cause d’un juge du tribunal de Frenda qui m’a menacé arbitrairement d’une peine de 10 ans de prison», ajoute-t-il.
Ce militant associatif indique avoir comparu récemment pour avoir lancé, sans autorisation des autorités, une collecte d’argent pour aider des malades à se soigner. Le tribunal devait rendre sa décision ce dimanche.
De tels gestes suicidaires sont rares en Algérie, contrairement à d’autres pays de la région comme la Tunisie.
Dans ce pays d’Afrique du nord, les moins de 30 ans représentent plus de la moitié de la population, soit environ 23 millions de personnes.
Ils formaient le gros des troupes des manifestants prodémocratie du Hirak qui demandaient un changement radical du système politique au printemps 2019 et ont chassé du pouvoir le président de l’époque, Abdelaziz Bouteflika.
Sous l’effet de la pandémie de Covid-19 interdisant les rassemblements et de l’emprisonnement de ses figures de proue, le Hirak s’est éteint mais des dizaines d’opposants ou défenseurs des libertés sont encore emprisonnés.