Présents sur les lieux depuis une soixantaine d’années, les exploitants de la palmeraie de Nouakchott voient d’un bon œil la construction d’une route qui desservira leurs jardins, mais ne s’en contentent pas.
Omar MBow, leader des exploitants détaille les attentes des cultivateurs «nous sommes satisfaits du bitumage annoncé par des techniciens de l’axe traversant la palmeraie. Ce projet répond à notre demande de lotissement. Cependant, nous voulons également la création de zones récréatives sécurisées pour permettre aux populations une promenade agréable».
Bocar Bâ, un autre exploitant de cette oasis urbaine, dit craindre de mauvaises surprises. Cette palmeraie a longtemps été convoitée par des promoteurs immobiliers. «Nous accueillons favorablement la nouvelle de l’aménagement des mais espérons qu’il n’y ait pas d’autres intentions cachées. Cet endroit est vital, pour notre communauté d’exploitants. Son aménagement va dans le sens de l’intérêt général». Bocar Bâ a, à l’évidence, encore en mémoire la tentative de la Société nationale de développement rural.
Dans cet espace, unique régulateur climatique d’une ville cernée par le désert, cette entreprises avait initié, fin 2024, le bornage de terrains, synonyme d’accaparement des terres. Il n’en fallait pas davantage pour distiller la peur parmi les cultivateurs qui avaient alors craint de se voir privés de leur gagne-pain. Les exploitants aveints organisé un sit-in devant le ministère des Domaines, des Biens de l’Etat et de la Réforme foncière pour manifester leur opposition à toute cession de ces terres.
Une année plus tard, El Hadj Sarr, cultivateur, rappelle le rôle «cet endroit et le seul poumon vert de tout Nouakchott. Et l’un des rares du pays. Le fait de bitumer cet axe aura des conséquences positives sur la santé des plantes et des exploitants, en éliminant les nuées de poussière».
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Créés en 1963 avec un lotissement de 72 parcelles, les jardins de Nouakchott, poumon vert de la capitale mauritanienne, sont restés longtemps source d’approvisionnement en légumes de la capitale mauritanienne. On y cultive carottes, choux, les oignon, menthe, les inévitables dattes et quelques arbres fruitiers.