Burkina Faso: arrivée à Ouagadougou du corps d’un influenceur burkinabè mort en détention à Abidjan

L'arrivée de la dépouille d'Alino Faso à Ouagadougou.

Le 19/08/2025 à 08h49

La dépouille de l’influenceur burkinabè Alain Christophe Traoré, alias Alino Faso, mort en détention à Abidjan où il était détenu pour «intelligence avec des agents d’un Etat étranger», est arrivée lundi à Ouagadougou, selon des images de la cérémonie relayée sur les réseaux sociaux.

Recouvert du drapeau du Burkina Faso, le cercueil d’Alino Faso a été accueilli à l’aéroport de Ouagadougou par plusieurs milliers de personnes, majoritairement vêtues de blancs, dont les ministres burkinabè des Affaires étrangères, de la Sécurité, de la Communication.

«C’est la dépouille d’un patriote, d’un humaniste que nous accueillons aujourd’hui», a dit en marge de la cérémonie Bien Bakyono, un leader de la société civile.

«Nous attendons qu’on procède à une autopsie dont les résultats vont déterminer véritablement les causes de sa mort», a-t-il ajouté.

Une grande foule, scandant «Justice pour Alino», a accompagné le cercueil placé dans un véhicule des pompes funèbres, escorté par la Police, jusqu’à la morgue de l’hôpital de Bogodogo, située en périphérie sud de la capitale.

«Merci à ce grand monde qui nous a accompagnés dans notre douleur», a salué Joseph Traoré, représentant de la famille.

«Nous voulons la vérité et la justice sur ce qui s’est vraiment passé. S’il a été assassiné, que l’Etat burkinabè poursuive l’Etat ivoirien à travers les juridictions compétentes entre autres pour kidnapping, détention illégale, tortures et meurtre», a soutenu Harouna Lompo, autre acteur de la société civile burkinabè.

Interpellé le 10 janvier à Abidjan, Alino Faso, 44 ans, était détenu à l’Ecole de Gendarmerie, où il a été retrouvé mort le 24 juillet, «pendu à l’aide de son drap de lit, après avoir tenté sans succès de s’ouvrir les veines du poignet», selon le procureur de la République de Côte d’Ivoire, Oumar Braman Koné.

Alino Faso était incarcéré à l’Ecole de Gendarmerie plutôt qu’à la maison d’arrêt et de correction d’Abidjan «pour sa propre sécurité», avait justifié le 10 août M. Koné sur une télévision privée, rejetant de nouveau les allégations de torture à son encontre.

«Il avait droit au petit déjeuner, au déjeuner, au dîner et avait même le droit de donner le menu de ce qu’il veut bien manger», avait-il ajouté.

Alino Faso était installé avec sa famille depuis 2021 en Côte d’Ivoire.

La Côte d’Ivoire et le Burkina Faso entretiennent des relations très tendues depuis la prise de pouvoir à Ouagadougou du capitaine Ibrahim Traoré par un coup d’État en septembre 2022.

Le gouvernement burkinabè a prévenu que la mort d’Alino Faso ne resterait «pas impunie.»

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 19/08/2025 à 08h49