Burkina Faso: ces fours d’argile qui améliorent la qualité de bien de vies

Des fours améliorés et écologiques.

Le 16/11/2025 à 14h28

VidéoC’est par un heureux hasard que Sadia Compaoré est devenue célèbre. Ce qui au départ n’était qu’un post sur les réseaux sociaux, s’est transformé en une success story: ses fours d’argile se vendent comme de petits pains. Voici son histoire.

Sadia Compaoré s’est fait connaître sur les réseaux sociaux où elle entretient d’excellents rapports avec sa petite communauté. Si elle voulait au départ résoudre un problème personnel, elle a fini par se spécialiser dans la production et la vente de foyers améliorés fabriqués à partir d’argile.

Plus qu’un savoir-faire, c’est un engagement social, contribuant à la réduction de la consommation du bois, qui couvre à plus de 85% les besoins énergétiques des ménages en milieu rural.

Vendus entre 7.000 et 12.500 francs CFA, selon les modèles, ses fours lui procurent une grande satisfaction, car son innovation allège le fardeau des femmes et des ménages. Ces fours fonctionnement au bois et au charbon.

«J’ai d’abord réalisé un premier spécimen pour mon usage personnel. Je l’ai trouvé plus économique, car avec seulement 100 francs de charbon, je parviens à cuisiner le riz, la sauce et d’autres choses. Sans ce foyer, je aurais payé 500 francs de charbon. Alors j’ai décidé d’en fabriquer trois autres et j’ai publié les photos sur les réseaux sociaux. C’est à partir de ce moment-là que j’ai commencé à avoir des clients», raconte Sadia Compaoré dit «Ruumdé officiel».

Grâce à ces foyers, Fatimata, Iness et les autres apprenants ont désormais de quoi s’occuper. Chaque poignée d’argile qu’ils malaxent, les aide à prendre soin d’eux-mêmes et, surtout, à mieux assumer leur part de responsabilités familiales, particulièrement dans le contexte économique sensible que traverse le pays.

«Ces foyers offrent une cuisine écologique. Ils assurent une meilleure santé à toute la famille. Nous sommes reconnaissantes et nous remercions le ciel de nous avoir envoyé Madame Compaoré», confie Fatimata Sakandé, une des apprenantes de Sadia.

En deux ans d’aventure, Sadia dit avoir fabriqué environ 50.000 foyers qu’elle a revendus dans quasiment toutes les localités du pays. Aujourd’hui, elle forme une quinzaine de jeunes employés, qui rêvent tous de lui emboîter le pas.

Par Jean Paul Windpanga Ouédraogo (Ouagadougou, correspondance)
Le 16/11/2025 à 14h28