Au Burkina Faso, la loi 045 sur les emballages et sachets en plastique est entrée en vigueur depuis le 9 juillet 2025. À travers cette loi, les autorités entendent lutter contre la pollution qui constitue aujourd’hui un problème majeur pour l’environnement, la santé humaine et animale.
Un progrès environnemental majeur, salué par les acteurs du domaine, parmi lesquels Jean-Pierre Andog Naaba, un des pionniers de l’emballage écologique du pays.
Pour se rendre compte de l’ampleur du phénomène, il faut avoir à l’esprit qu’en «2020, 680.000 tonnes d’ordures ont été produites dans la capitale Ouagadougou, qui compte quelque 3 millions d’habitants. C’est trois fois plus qu’il y a vingt ans et environ un tiers de ces déchets sont en plastique», indiquent des sources médiatiques.
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La promulgation de la loi interdisant les sacs plastiques a été précédée par la 4ème édition d’AFoodPack, le salon de l’emballage agroalimentaire en Afrique qui s’est déroulé du 16 au 19 Octobre 2025 à Ouagadougou. Cette initiative a pour objectifs de promouvoir des emballages écologiques et accessibles et renforcer les capacités locales en transformation et conservation.
Cette loi a bien évidement trouvé un écho favorable auprès des professionnels de l’emballage à l’image de Jean-Pierre Andog Naaba, responsable d’une entreprise spécialisée dans l’emballage en papier. «Nous avons salué la promulgation de la loi 045 interdisant les emballages plastiques polluants. Nous étions les pionniers, depuis plus de deux décennies, à promouvoir les emballages alternatifs, et nous avons contribué à lutter pour l’avènement de cette loi. Nous remercions les autorités pour la promulgation de cette loi», s’est réjoui l’entrepreneur soucieux de préserver l’environnement.
Pour lui, l’application stricte de la loi est une bonne chose pour la cause environnementale. Cela permet par exemple au marché d’accorder plus d’importance aux emballages alternatifs.
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«Nous avons travaillé sans concurrence réelle pendant des années, parce que nous étions en première ligne de la promotion de ces solutions alternatives. Mais, maintenant, avec cette loi, de nouveaux acteurs sont venus sur le marché, ce qui constitue désormais une concurrence et une compétitivité», Jean-Pierre Andog Naaba.
Au-delà de la polémique, plusieurs commerces ont déjà entamé leur transition. Un début d’adhésion, qui suscite également de nouvelles vocations chez des Burkinabè.
«J’ai commencé à m’intéresser à l’emballage en 2018. J’ai appris à confectionner des sacs. C’est très bien et cela m’aide beaucoup. Comme pour apprendre n’importe quel métier, la première fois n’a pas été facile. Mais je me suis mis à fond et c’est dorénavant plus facile. C’est déjà pour protéger l’environnement et avec le trop de saleté qu’il y a dans la ville, ces sacs nous permettent de mieux protéger notre environnement», explique Olivier Ouedraogo, jeune apprenti qui s’initie à la fabrication d’emballages alternatifs.
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Loin de s’inquiéter de la concurrence que suscite cette nouvelle législation, tous saluent cette avancée importante. Elles espèrent toutefois que des mesures financières seront mises en place pour soutenir ce développement.




