Prenant naissance au Sahara, l’harmattan souffle de novembre à mars, transforme le quotidien des Burkinabè. Lorsque l’air devient froid, en particulier durant les mois de décembre et de janvier, les habitudes vestimentaires changent considérablement pour faire face à ce climat rigoureux. Et on ressort aussi les bonnes vieilles recettes de grand-mère.
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Pour se protéger de l’harmattan, les Burkinabè choisissent principalement des pulls, des vestes et des blousons en laine ou en coton épais. Les pull-overs sont prisés, car ils procurent une chaleur instantanée et sont moins encombrants. Ce changement vestimentaire, bien qu’éphémère, modifie sensiblement les habitudes des Burkinabè.
«Moi particulièrement, je ne supporte pas la fraîcheur. Donc, quand elle est là, je prends des dispositions pour non seulement me protéger contre le froid, mais aussi contre la poussière. Cette année, les prix ont considérablement grimpé. On essaye de faire avec», confie Norbert Agouvi, un client.
Pour les vendeurs de vêtements chauds, le vent est une aubaine pendant la période de l’harmattan. Comme à l’accoutumée, ils s’activent pour répondre à la demande croissante des clients. «Le marché se comporte relativement bien. Nous faisons nos petites affaires. Nous avons des articles pour tous les prix. Par exemple, un blouson pour adulte coûte entre 1.500 et 2.000 FCFA. Pour un blouson pour enfant, il faut compter 1.000 FCFA, ce qui nous ne laisse qu’une petite marge bénéficiaire. Nous rendons grâce à Dieu», explique Fatima Kaboré, une commerçante de Ouagadougou.
Si certains commerçants profitent de la saison pour écouler leurs stocks de vêtements chauds, souvent importés, et proposent des promotions spéciales, chez d’autres, par contre, les clients se font plutôt rares. «Le marché n’est pas aussi florissant qu’on l’aurait souhaité. Pourtant, nous vendons nos produits à des prix raisonnables qui tiennent compte du contexte difficile et de la résilience des populations» assure Victorien Sawadogo, vendeur de vêtements.
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Avec ses changements de températures drastiques, l’harmattan ne bouleverse pas seulement les habitudes vestimentaires des Burkinabè. Il les expose également à des pathologies respiratoires. Pour renforcer leur système immunitaire, la majorité des Burkinabè boivent des tisanes au citron ou mettent du beurre de karité dans leurs narines.
Le site spécialisé santetropicale.com explique les raisons de la dangerosité de ce vent «Pendant cette période de l’année, il sévit un climat particulier favorable à la survenue d’un grand nombre d’affections, les unes plus graves que les autres. Cette poussière se compose de particules végétales (herbes, fleurs sèches, pollen) animales (plumes d’oiseaux, déchets de toute sorte), de microbes, de virus, de parasites, de champignons microscopiques.»