Wendpouire Charles Sawadogo «a été libéré aux environs de 9h30 (locale et GMT). Pour nous c’est une grande joie», a déclaré à l’AFP le porte-parole d’un collectif de journalistes, activistes et personnes influentes de la société civile au Burkina Faso, Arouna Louré, dont M. Sawadogo est membre.
«Les charges » retenues contre lui « ont été abandonnées», a-t-il ajouté.
«On le soupçonnait d’avoir perçu de l’argent de l’étranger pour déstabiliser la transition» (régime militaire en place au Burkina avant de potentielles élections en 2024), a expliqué un de ses proches, précisant que «son domicile a été perquisitionné et ses téléphones saisis».
«Toutes les perquisitions qui ont été effectuées se sont révélées infructueuses», a affirmé M. Louré, qui voit dans cette libération «l’absence de preuve matérielle» qui «puisse incriminer M. Sawadogo».
Wendpouire Charles Sawadogo avait été convoqué jeudi par la Brigade centrale de lutte contre la cybercriminalité (BCLCC) avant d’être placé en détention, soupçonné d’«intelligence avec l’étranger en vue de destituer le régime en place», selon le collectif.
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Célèbre lanceur d’alerte très suivi sur les réseaux sociaux, il est membre du collectif de «victimes ayant été la cible directement et individuellement de nombreuses menaces de mort et de violences pour le simple fait d’avoir une opinion contraire» au pouvoir.
Arouna Louré voit dans l’arrestation de M. Sawadogo «une cabale vis-à-vis de toutes les voix qui essaient de s’opposer», de «dénoncer la malgouvernance».
Samedi, le collectif avait demandé au gouvernement «de cesser cette traque des journalistes, activistes et leaders d’opinion».
Leurs membres «vivent dans l’angoisse quotidienne et subissent l’acharnement, la répression et le harcèlement», notamment à travers du pistage régulier et «la mise sur écoute des téléphones, les insultes, la diffamation, la calomnie», avait déploré leur porte-parole Arouna Louré.
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L’organisation indiquait également avoir «pris connaissance» d’une «liste noire» de membres de la société civile, un document qui servira, selon elle, aux autorités pour procéder à de nouvelles arrestations.
Le Burkina Faso, théâtre de deux coups d’Etat militaires en 2022, est pris depuis 2015 dans une spirale de violences jihadistes apparues au Mali et au Niger quelques années auparavant et qui s’est étendue au-delà de leurs frontières.
Les violences ont fait en sept ans plus de 10.000 morts - civils et militaires - selon des ONG, et quelque deux millions de déplacés internes.
Le président de transition, le capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir par un putsch en septembre, a dit vouloir «recentrer la transition sur les urgences sécuritaires».