Il est difficile d’avoir des données sur le nombre exact des cas d’accidents vasculaires cérébraux (AVC). Toutefois, plusieurs études démontrent que la prévalence dans le pays se situe à 7,3% de la population. Ces chiffres indiquent également que sur 100 personnes victimes de tels accidents, près de 27 en meurent au cours du premier mois suivant le drame et 32 personnes succombent les trois premiers mois.
L’institut national de la statistique relève aussi qu’un AVC survient environ toutes les cinq minutes dans le pays faisant du Cameroun l’un des pays les plus touchés en Afrique. Sur l’étendue du territoire national, les hommes sont plus touchés et représentent 60,7% des cas répertoriés.
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Ces chiffres sont en nette progression par rapport aux années précédentes comme le relève l’étude intitulée «Évolutif des Accidents Vasculaires Cérébraux hémorragiques à Yaoundé» qui a noté «une progression significative des cas à l’Hôpital Central de Yaoundé passant de 706 cas en 2010 à 1.534 cas en 2013».
Plusieurs traditionnalistes soutiennent que ce type de maladies et bien d’autres n’étaient pas fréquentes au Cameroun et de nombreuses personnes les considèrent d’ailleurs comme «maladies occidentales».
Dieudonné Mbassi, 88 ans, soutient qu’«on ne connaissait pas ces choses ici, sinon, à une proportion très réduite. Je crois que nous sommes, nous-mêmes responsables de ce qui nous arrive puisque nous avons perdu nos habitudes alimentaires. À notre époque, les femmes n’utilisaient pas les huiles raffinées et nous consommions plus de légumes que de viande», a-t-il témoigné avant d’inviter l’actuelle et les futures générations à retourner aux sources pour échapper des AVC.
Certains chefs de famille sont conscients de l’importance d’équilibrer le régime alimentaire mais les conditions de vie ne le permettent guère à cause de la rareté des ressources financières et le coût de la vie devenu excessif.
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D’après les résultats de l’étude «Morbi-mortalité des AVC au Cameroun» publiée en 2023 par Yacouba N. Mapoure, neurologue à hôpital général de Douala, «les principaux facteurs de risque cérébrovasculaires sont l’hypertension artérielle (71%), le diabète (29%) et la dyslipidémie, concentration anormalement élevée ou diminuée de lipides dans le sang (9,3%)».
Les neurologues s’accordent à dire que la prévention des AVC passe par l’adoption d’une alimentation équilibrée, l’arrête du tabac et la pratique régulière d’activités sportives.