Le Cameroun a une frontière longue de près de 800 kilomètres avec la République centrafricaine. Cette frontière couvre plusieurs localités comme Kette, Gbitti, Ngaoui, Kenzou et surtout Garoua-Boulaï.
Toutes ces localités sont des points importants de passage pour les échanges commerciaux mais aussi pour le mouvement des réfugiés.
Depuis le début de la crise socio-politique en 2014 en République centrafricaine, environ 300.000 réfugiés ont quitté leur pays pour le Cameroun par peur des représailles.
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Garoua-Boulaï est l’un des plus importants centre d’accueil de ces réfugiés. «Ce sont près de 5.000 personnes et leurs familles qui traversent la frontière ici, selon plusieures sources sur le terrain. Le Haut Commissariat pour les Réfugiés a procédé au filtrage et à l’enregistrement des personnes. Jusqu’à présent, nous avons enregistré près de 3.000 personnes en provenance de la République centrafricaine qui cherchent refuge au Cameroun. Ces personnes, dont la plupart sont des femmes de moins de 50 ans, sont venues avec des enfants», expliquait en 2024 Helen Ngoh Ada, porte-parole du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) au Cameroun.
Certains se sont installés dans les localités proches de leur pays et d’autres dans les camps de réfugiés aménagés par le HCR avec l’accord du gouvernement camerounais.
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Garoua-Boulaï, région de l’Est à 580 kilomètres de Yaoundé, a la particularité d’abriter le deuxième plus grand nombre des réfugiés centrafricains au Cameroun après le site de Gado-Badzère.
Garoua-Boulaï compte une population d’environ deux mille âmes qui vivent essentiellement des produits agropastoraux, de l’exploitation des minerais et des activités commerciales.
La complexité de cette ville amène régulièrement l’Etat à prendre en compte sa particularité, comme en témoigne l’adjoint au sous-préfet, Wilfred Ngbola Sah-I «à chaque réalisation ou activité, nous sommes obligés de tenir compte de la présence massive des réfugiés centrafricains. Je parle notamment de la construction des infrastructures scolaires, sportives et sanitaires. Nous sommes fiers de cette ambiance qui nous aide à développer rapidement la ville», a-t-il déclaré.
Cette cohabitation pacifique s’étend jusqu’à la zone frontalière où il est difficile de faire la différence entre Camerounais et Centrafricains.
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La libre circulation des personnes et des biens y est effective dans le strict respect des mesures sécuritaires. Les quelques conflits enregistrés entre les habitants se résolvent généralement dans les chefferies de troisième degré et difficilement portés auprès des responsables de la police des frontières.
Seul bémol, le mauvais état de l’axe qui dessert les villes de Yaoundé, Douala, Bangui en République centrafricaine et Ndjamena au Tchad.