Cameroun. Le financement des ONG remis en question: des associations s’interrogent

Rond-point j'aime mon pays à Yaoundé.

Le 23/01/2025 à 08h50

VidéoAu Cameroun, le financement des associations et des organisations non gouvernementales alimente les débats suite à l’interdiction définitive des activités du Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (Redhac). La pilule est difficile à digérer par les acteurs de la société civile.

Les associations et des Organisations Non Gouvernementales (ONG) reçoivent régulièrement des fonds sous forme des subventions, de donations et de legs pour mieux mener leurs activités sur le terrain. Ces fonds proviennent généralement des particuliers et d’autres structures établis au Cameroun et à l’étranger.

Il s’agit en réalité d’acteurs de la société civile qui exercent dans plusieurs domaines comme la promotion et la défense des droits humains et des libertés individuelles, la protection de l’environnement, la lutte contre la corruption et les détournements des deniers publics et la bonne gouvernance.

Seulement, toutes ces actions sont contrôlées par le gouvernement grâce à un ensemble des textes et règlements. C’est par exemple la loi du 22 décembre 1999 qui encadre l’activité des ONG. Cette loi exige des promoteurs des Ongs, le dépôt au terme de chaque année d’un rapport administratif et financier auprès du ministère de l’administration territoriale. En effet l’Etat, garant de tous les droits et des libertés, impose son droit de regard sur toutes les transactions financières et matérielles effectuées par les ONGs.

Le politologue Paul Stéphane Menounga en explique les raisons: «l’État en tant que détenteur du monopole de la violence physique légitime est également le garant de la libre circulation des personnes et de leurs biens. Voilà pourquoi cet Etat doit veiller aux financements des Ongs avec pour finalité la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement des activités terroristes

Une déclaration non satisfaisante pour certains acteurs de la société civile comme Jean-Marie Alima, qui reconnait le rôle de l’Etat dans le contrôle de ces financements mais suggère à cet Etat de se conformer aux exigences de la communauté internationale en matière de protection de la liberté d’association.

Par Jean-Paul Mbia (Yaounde, correspondance)
Le 23/01/2025 à 08h50