Dans une salle de classe de 25 élèves, seules sept ou huit élèves peuvent facilement avoir la moyenne. Le reste a des notes qui oscillent entre deux et huit. Parmi les facteurs ce faible niveau, les experts énumèrent la pauvreté des parents et surtout l’enclavement dans lequel sont plongées plusieurs localités des régions de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême-Nord du Cameroun.
Pour trouver de solutions pérennes à cette insuffisance, le gouvernement a mis sur pied le projet Swedd qui entre dans le cadre de l’autonomisation des femmes. Ce projet actuellement mis en œuvre par le gouvernement camerounais a bénéficié d’un crédit de la Banque mondiale et de l’assistance technique de le Fonds des Nations unies pour la population-Pays. Les élèves filles des écoles primaires et secondaires en sont les bénéficiaires.
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Il s’agit des kit scolaires qui leur sont remis contenant des fournitures notamment cahiers, stylos à billes, calculettes, crayons ordinaires et surtout sac équipé d’une plaque solaire et de deux lampes. Il s’agit d’un dispositif électrique qui permet à l’élève de planifier elle-même ses horaires de révision grâce à ces deux lampes torches.
L’Extrême-Nord, un condensé de pauvreté et d’échec scolaire
Le Septentrion, qui représente plus d’un tiers de la superficie du pays et concentre 34 % des 28 millions d’habitants, est l’une régions les plus pauvres du Cameroun. En janvier 2020, la Banque mondiale rapportait que «Depuis des années, la pauvreté se concentre de plus en plus au nord du Cameroun. Plus précisément dans les régions de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême-Nord.»
Cette situation socioéconomique se répercuté sur la scolarité des enfants de cette région comme le relève le rapport d’analyse des données de la carte scolaire et d’alphabétisation publié en 2021. Selon le document du ministère de l’Education de base, le taux moyen de redoublement reste encore élevé pour les régions de l’Extrême-nord (20,3%), de l’Est (17,6%) et du Nord (20,2%).
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«La zone d’éducation prioritaire qui regroupe les régions de l’Adamaoua, de l’Est, de l’Extrême-nord et du Nord, concentre près de 45% de la demande de préscolarisation (4-5 ans) et environ 42% pour la scolarisation au cycle primaire (6-11 ans)» rapporte encore le ministère.
Dans la commune de Meri située à une quarantaine de kilomètres, les parents saluent l’action du gouvernement, «nous sommes très enclavés ici à Meri. Les ménages n’ont pas assez de moyens pour s’acheter plusieurs lampes-tempêtes. Ce qui réduit les chances de réussite de nos enfants. Avec ces kits, j’ai la conviction que beaucoup de chose vont changer», déclare S.M. Godola Avaï, Chef traditionnel de 2ème de Meri.
Dans ce village, plusieurs élèves ont bénéficié de ces kits comme Jolie Djibrilla élève du lycée classique, «depuis que j’ai reçu ce cadeau, j’étudie tranquillement sans attendre que ma mère finisse ses occupations à la cuisine. La petite lampe torche m’éclaire. Je n’ai plus de stress comme avant». Même son de cloche chez l’élève Dem-Meldebe Victorine du lycée technique de la même localité qui reconnait que c’est grâce à cette donation du gouvernement et ses partenaires qu’elle a pu compléter ses fournitures auxquelles il manquait les cahiers.
Dans toute la région de l’extrême-nord, 15.036 kits ont été distribués dans les écoles primaires et secondaires. Les populations attendent que ce projet se poursuive afin de donner la chance à tous les enfants des zones réputées très pauvres de la région.