Les emballages plastiques sont toujours en circulation sur le marché camerounais alors que la lutte contre cette matière toxique pour l’environnement remonte à 2012suite au décret présidentiel. L’article 7, alinéa 1 de la section 1 de ce décret est clair: «Sont interdites, la fabrication, l’importation, la détention et la commercialisation ou la distribution à titre gratuit des emballages plastiques non biodégradables à basse densité inférieure ou égale à 60 microns». C’est cette disposition de la loi qui a permis jusqu’ici aux autorités compétentes de traquer tous les opérateurs véreux exerçant dans ce domaine.
Seulement, il est remarqué par tous les usagers que les lieux de commerce sont toujours inondés de ces plastiques aux sources d’approvisionnement douteuses. Dans un espace marchand à Yaoundé, un revendeur de ces plastiques non autorisés a refusé de révéler l’origine de ces articles prohibés. «Mon patron m’a formellement interdit d’indiquer à qui que ce soit notre lieu d’approvisionnement. Moi je suis juste chargé d’écouler le produit sur le marché contre payement de mon salaire à la fin du mois. Le reste ne m’intéresse pas».
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C’est auprès des vendeurs des fruits que nous avons appris que ces emballages plastiques proviennent du Nigéria et du Gabon.
Les petits commerçants et les autres usagers font la différence sur l’épaisseur des produits qu’ils utilisent. «L’emballage plastique qui vient du Gabon est plus fin par contre, celui du Nigéria est suffisamment épais et c’est celui-là que nos clients aiment le plus», nous a convié un vendeur du riz.
A en croire un opérateur économique, de nombreuses entreprises camerounaises qui excellaient dans la fabrication des emballages non autorisés ont été fermées parce qu’elles ne s’étaient pas arrimées aux nouvelles exigences du gouvernement.
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Les environnementalistes quant à eux sont unanimes sur l’impact négatif des emballages plastiques à basse densité inférieure ou égale à 60 microns sur l’environnement. Ces produits toxiques réduisent la production agricole et affectent considérablement les océans.
Paulin Mengué est l’un de ces environnementalistes-là qui soutiennent le gouvernement dans la lutte contre la circulation de ces emballages plastiques sur le marché local. Une lutte qui devrait impliquer tous les acteurs y compris les autorités douanières.