Les camionneurs marocains kidnappés entre le Burkina Faso et le Niger, samedi 18 janvier 2024, n’ont pas été libérés affirme une source de l’ambassade du Maroc au Niger, contactée par Le360 Afrique venant ainsi contredire les différentes informations qui faisaient état de leur libération et de leur présence sur le sol nigérien. Selon le diplomate marocain, «l’information selon laquelle les camionneurs ont été retrouvés est fausse», rappelant qu’«une cellule de crise a été mise en place au Maroc pour gérer cette situation.»
Une affirmation qui pourrait expliquer le silence du ministère des Affaires étrangères du Royaume du Maroc. Pour l’heure, la diplomatie marocaine s’est abstenue de confirmer la libération des camionneurs, victimes de rapt. Pourtant, le secrétaire général de l’Organisation démocratique du transport et de la logistique (Maroc) a confirmé leur libération, expliquant pour Le360 que les quatre camionneurs marocains «ont été repérés et conduits vers la capitale du Niger».
Voulant vérifier la véracité de la libération des otages, Le360 Afrique, une fois sur place, a été surpris d’apprendre que les camionneurs n’ont pas été libérés et qu’ils ne se trouvent pas à Niamey. Ce qui explique non seulement le silence observé par le ministère des Affaires étrangères marocain, mais aussi par ceux du Burkina Faso et du Niger, pays où les camionneurs marocains ont été kidnappés.
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L’annonce de la libération rapide avait surpris bon nombre d’observateurs au fait des pratiques des djihadistes, s’il s’avérait que ce sont bien eux qui sont à l’origine du kidnapping, sachant aussi que des groupes armés connus pour leurs actes de pillage sont présents dans la région.
Rappelons que les camionneurs marocains ont été enlevés sur l’axe routier reliant Dore (Burkina Faso) et Tera (Niger). Cette route, à proximité de la zone dite «des trois frontières» (Burkina, Mali, Niger) est considérée comme l’une des plus dangereuses du Sahel et où les transporteurs ne se hasardent pas sans escorte des armées burkinabé et nigérienne. D’ailleurs, le 11 janvier dernier, cet axe a été le théâtre d’une embuscade meurtrière tendue par les djihadistes et qui a coûté la vie à 18 militaires et plusieurs civils.
Enfin, rappelons que la diplomatie marocaine a mis en place une cellule de crise au sein du ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger. Celle-ci travaille en étroite collaboration avec les ambassades du Maroc au Burkina Faso et au Niger, ainsi qu’avec les autorités des deux pays, pour retrouver les disparus.
