Octobre rose est une campagne annuelle mondiale de communication destinée à sensibiliser les femmes au dépistage du cancer du sein et à récolter des fonds pour la recherche. Au Sénégal, c’est le chef de l’État lui-même qui parle de «1.838 nouveaux cas du cancer du sein détectés chaque année chez les femmes dont 976 perdent la vie. Des chiffres alarmants» a regretté Bassirou Diomaye Faye qui en appelle à l’implication de tous, hommes et femmes, dans la lutte contre ce fléau.
Une étude intitulée «Coûts médicaux directs de traitement du cancer du sein à l’Institut Joliot Curie, Hôpital Aristide Le Dantec de Dakar» a recensé 1.817 cas en 2020 pour un total en Afrique de 186.598 cas.
L’absence de diagnostic précoce, combinée à un manque d’accès aux soins adéquats, aggrave une situation déjà préoccupante. Durant le mois d’octobre, des campagnes de dépistage gratuit sont organisées et des réductions sur certains traitements proposées.
Lire aussi : Prévention du cancer du sein en Côte d’Ivoire: sensibilisation et dépistage pour sauver des vies
Toutefois, malgré ces efforts, la prise en charge financière reste un obstacle majeur au sein des unités privées. Des coûts qualifiés de «très élevés au Sénégal» par l’article susmentionné qui estime le coût médical direct du traitement maximum à 10.662,97 dollars, le minimum à 1.495,15 dollars soit un coût moyen de 3.713,45 dollars.
Mais depuis 2019, la chimiothérapie est entièrement gratuite dans les établissements publics pour les cancers du sein et de l’utérus, les deux cancers les plus fréquents dans le pays. Le coût du traitement des autres cancers est par ailleurs réduit de 60 %. Mais la chirurgie et la radiothérapie restent à la charge du patient.
L’importance du dépistage précoce est mis en évidence par ce même article scientifique selon lequel «ce coût est constitué de 29% de la chimiothérapie; de 15% du diagnostic et de 15% de la chirurgie. Les coûts de la radiothérapie et les médicaments sur ordonnance représentent 13% pour chaque acte. Ce coût médical est lié d´une part au niveau d´étude et au stade de la maladie.»
En plus clair, ces médecins disent que plus la consultation se fait à un stade précoce, plus les chances de guérison sont importantes et les coûts moindres.
À ce défi s’ajoute un problème de moyens logistiques et d’infrastructures. Le Sénégal ne dispose que de quelques centres spécialisés en oncologie, principalement concentrés à Dakar, laissant les populations rurales et éloignées face à de grandes difficultés d’accès aux soins.