Le cancer de l’enfant se guérit. A condition toutefois que la prise en charge, comme les autres formes de cancer, soit précoce. Malheureusement, en Afrique subsaharienne francophone, cette prise en charge précoce fait défaut.
Ce constat amer a été fait en marge d’une conférence panafricaine organisée à Rabat, la capitale du Royaume du Maroc, par la Foundation S, l’entité philanthropique de Sanofi et le Groupe franco-africain d’oncologie pédiatrique (GFAOP), un réseau de 24 unités d’oncologie pédiatrique de 18 pays d’Afrique francophone, sur le thème: «Cancers de l’enfant en Afrique: défis, perspectives et solutions».
Cette manifestation a été marquée par la présence d’experts du ministère de la Santé et de la protection sociale du Maroc, de l’OMS-Afrique, de la Société internationale d’oncologie pédiatrique-Afrique, de professionnels de la santé africaine et des représentants du corps diplomatique.
Les participants ont abordé deux questions fondamentales: pourquoi le cancer en Afrique n’est plus une fatalité? et comment améliorer la prise en charge des enfants malades et le soutien aux familles?
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L’un des points saillants de cette conférence a concerné la prise en charge précoce des enfants atteint du cancer. Cette prise en charge précoce augmente fortement le taux de guérison chez les enfants cancéreux. Ainsi, selon les experts, dans les pays à revenu élevé, plus de 80% des enfants chez qui le un diagnostic de cancer a été fait à temps guérissent. Par contre, dans les pays à revenu intermédiaire et faible, ce taux tombe à seulement 20%.
Malheureusement, font constater les experts, «en Afrique subsaharienne francophone, au moins 30% des enfants qui arrivent dans les unités d’oncologie pédiatrique existantes sont à un stade de la maladie trop avancé pour recevoir un traitement à visée curative. Dans la population hospitalisée, la proportion des enfants qui guérissent reste inférieure à 20%». Plusieurs facteurs expliquent cette situation dont le manque de formation et d’information sur la curabilité des cancers, le déficit en infrastructures et l’accès aux centres de soins.
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Face à cette situation, les deux institutions organisatrices de cette manifestation comptent redoubler d’efforts afin de réduire la mortalité due au cancer chez les enfants. Ainsi, cette rencontre a été l’occasion «pour Foundation S et le GFAOP de réaffirmer leur engagement à collaborer sur des initiatives communes pour soutenir l’objectif de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) d’atteindre un taux de survie d’au moins 60% pour tous les enfants du continent africain atteints de cancer d’ici 2023».
A ce titre, les deux organisations ont renouvelé leur partenariat pour les trois prochaines années dans le but de soutenir les hôpitaux des pays d’Afrique occidentale et francophone dans leur lutte contre les cancers de l’enfant à travers des formations dédiées portant sur l’oncologie pédiatrique, l’amélioration des capacités de diagnostics, l’accès aux traitements et les recommandations thérapeutiques pour les 5 cancers pédiatriques les plus fréquents en Afrique.