Situé sur la corniche ouest de Dakar, Soumbédioune est un site traditionnel de pêcheurs au cœur de la capitale sénégalaise, Dakar. Village artisanal logé dans la Médina de Dakar depuis 1961, il compte en son sein le cimetière des «Abattoirs» qui s’étend sur une aire de 5000 m2, offerte par la communauté Lebou de la capitale sénégalaise.
La particularité de ce cimetière est qu’il compte de nombreuses tombes de personnalités célèbres, dont certaines ont contribué à façonner l’histoire du Sénégal.
Le plus illustre d’entre eux est certainement Blaise Diagne. Ce natif de l’ile de Gorée fut le premier député africain de la République française en 1914. Au palais Bourbon, il obtient, en 1916, la citoyenneté française pour les habitants des «quatre vieilles» communes: Rufisque, Gorée, Saint-Louis et Dakar.
A sa mort, il est enterré au cimetière de Soumbédioune. Toutefois, Blaise Diagne n’a pas été enterré à l’intérieur du cimetière, mais à l’entrée extérieure. L’explication avancée, c’est que certains ont estimé qu’après avoir changé de nom et de religion, il ne pouvait pas être enterré à l’intérieur d’un cimetière réservé aux morts musulmans.
A noter que le nouvel Aéroport international Blaise Diagne du Sénégal porte le nom de cette illustre personnalité sénégalaise.
Outre Blaise Diagne, c’est dans ce cimetière aussi qu’est enterré Oumar Blondin Diop, intellectuel, artiste et militant politique sénégalais. Figure du mouvement de Mai 68 en France, il est devenu une figure emblématique du mouvement contestataire post-soixante-huitard et défia l’ancien président, feu Léopold Sédar Senghor. Arrêté, il est mort le 11 mai 1973 en prison dans l’île de Gorée, et enterré au cimetière de Soumbédioune.
Ce cimetière compte aussi parmi ses pensionnaires Moustapha Lô, l’auteur d’une tentative d’assassinat, le 22 mars 1967, qui a failli coûter la vie au président Senghor. Condamné à mort, il fut exécuté et enterré au cimetière de Soumbédioune.
Ouvert aux inhumations en 1912, ce cimetière qui compte des tombes de nombreuses autres personnalités a été fermé le 28 février 1974 sur arrêté du gouverneur de Dakar de l’époque, Thierno Birahim Ndao, au motif qu’il est saturé.