Sous le soleil de Conakry, la forêt de Koloma s’étend modestement mais fièrement. Ce n’est pas un don de la nature, mais une œuvre humaine. Ici, des femmes, des jeunes, tous bénévoles venus de différents horizons ont décidé de redonner vie à une terre longtemps abandonnée, envahie par les déchets et menacée par les constructions anarchiques.
Cette plantation d’arbre répond répond est la solution préconisée par les scientifiques et les organisations internationales. «En ombrageant et en refroidissant l’air dans les zones urbaines, les arbres et les forêts contribuent à réduire les températures extrêmes et atténuent ainsi les effets du changement climatique. En effet, les arbres correctement placés autour des bâtiments réduisent de 30% les besoins en climatisation» recommande l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Et n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd.
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Bah Aladji Mamadi, armé d’outils rudimentaires et de sa détermination, consacre plusieurs jours par semaine à l’entretien de la forêt n’est pas peu fier du travail accompli «Dieu merci, aujourd’hui, grâce à nos opérations de reboisement, souvent soutenues par des ONG et par fois l’État, cette forêt est aujourd’hui en train de se rétablir».
Les résultats sont là. Un coin de fraîcheur, un bol d’oxygène dans une ville surchauffée. Pourtant, les défis sont loin d’être résolus. Une rivière traverse la forêt, charriant saletés et ordures, regrette Mohamed Sylla «la pluie a déversé toutes les ordures des quartiers. Ce n’est pas bon pour la plante qui a besoin d’une eau de bonne qualité».
Mais les soucis de cette forêt ne s’arrêtent pas. La «terre noire», ce sol fertile autrefois abondant dans la région. Cette ressource précieuse, désormais introuvable, est souvent extraite de manière illégale puis revendue, compromettant la viabilité de tout projet de reboisement à long terme, «maintenant il nous faut aller jusqu’à Dubreka ou à Coyah. C’est d’ailleurs de Dubreka que nous en avons ramené pour les bespoins de ce reboisement».
Malgré toutes ces difficultés, l’espoir demeure. Cette forêt incarne la promesse d’une capitale plus verte, plus respirable. Elle pourrait même servir de modèle pour d’autres quartiers en quête de renouveau écologique.