À Tombolia, le tronçon T7 n’est plus qu’un souvenir de bitume. Aujourd’hui, ce sont les habitants eux-mêmes qui tentent d’en maintenir la praticabilité. Une initiative citoyenne née du ras-le-bol et de l’urgence. Mamadou Diouldé Bah, agent de sécurité sur la ligne T7-Tombolia, confie que «la route a commencé à se détériorer petit à petit, d’abord avec de petits trous qui n’ont pas été comblés avant la saison des pluies. Maintenant, chaque jour, il y a des accidents. Souvent, les camions ou les tricycles se renversent. Avant-hier encore, un bus est tombé en panne, bloquant la circulation pendant des heures». Les embouteillages s’étendent parfois jusqu’aux axes T6 et T8.
Lire aussi : Road reality africaine: d’une frontière à l’autre, ces motards guinéens tracent la route de l’unité
Pour Alpha Souleymane Diallo, syndicaliste des transporteurs, la situation devient insoutenable «hier après-midi, une voiture est restée bloquée ici toute la journée. J’en ai parlé au chef de la police routière, qui a alerté l’administration. J’ai aussi interpellé le gouverneur sur la nécessité d’aider les citoyens. Une femme et son bébé sont même tombés dans l’eau, heureusement, qu’on a pu les secourir à temps».
Avec des moyens dérisoires, ces jeunes et associations locales essaient tant bien que mal de combler les trous et d’orienter les automobilistes. Leur action, bien que modeste, évite parfois le pire. Mais le danger demeure, regrette Thierno Aliou Diallo, citoyen guinéen «c’est une situation qu’il faut régler d’urgence. Pour l’amour de Dieu, venez-nous en aide ! Même si ce n’est pas pour reconstruire toute la route, faites au moins quelque chose pour soulager la population. Les nids-de-poule sont tellement profonds que certaines voitures s’abîment complètement».
Entre courage et débrouillardise, la jeunesse de Tombolia montre qu’elle refuse la résignation. En attendant une intervention des autorités, ces citoyens ordinaires continuent, chaque jour, à réparer ce que d’autres ont laissé s’effondrer.




