Conflit dans l’est de la RDC: reprise de la navigation sur le lac Kivu

Le lac Kivu.

Le 18/02/2025 à 10h59

Les bateaux ont repris la navigation mardi matin sur le lac Kivu, nerf des échanges commerciaux entre Goma et Bukavu, grandes villes de l’est de la RDC tombées aux mains du M23 allié à des troupes rwandaises, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Le groupe armé antigouvernemental avait indiqué lundi dans un communiqué que «tous les ports de Goma et ceux de Bukavu seront opérationnels 24/24» à compter de mardi.

En s’emparant fin janvier de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, puis dimanche de Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu voisin, le M23 et les troupes rwandaises ont gagné le contrôle total du lac.

Bukavu est tombée sans résistance des forces armées de la République démocratique du Congo (FARD) et les activités reprennent timidement dans la ville depuis lundi, malgré le pillage de boutiques et d’entrepôts.

A l’aube, les passagers faisaient la queue au port de la cité d’un million d’habitants pour monter dans le premier bateau à destination de Goma.

«Nous sommes contents, cette décision nous soulage un peu», a avoué à l’AFP Lueni Ndale, responsable d’une compagnie de navigation locale.

Il a assuré que les billets sont vendus entre 10 et 27 dollars suivant les classes, un prix indexé sur l’augmentation du coût du carburant.

A 06h40 GMT, le bateau «Emmanuel», un bâtiment à trois étages emblématique de la flotte du transport de passagers sur le lac, a quitté le quai avec une centaine de personnes à bord.

«J’étais venu à Bukavu pour assister à un mariage, mais hélas les événements m’ont surpris, c’était difficile de rejoindre ma famille», raconte Justin Mutabesha, un habitant de Goma.

La ville de Bukavu dépend en partie des produits agricoles cultivés dans le Nord-Kivu et du port du Goma pour les acheminer en l’absence de routes praticables à cause des combats.

Nombre de passagers sont des commerçants venus chercher des produits vivriers à Goma pour les revendre dans la ville jumelle du Sud-Kivu.

«La vie était devenu difficile pour nous, c’était même difficile d’avoir quelqu’un qui peut nous prêter de l’argent alors que nous étions au chômage, je suis vraiment content», se réjouit Amani Kalimira, bagagiste.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 18/02/2025 à 10h59