Côte d’Ivoire: à Adjamé, ça sent l’urine, les rats pullulent et les immondices s’entassent

Les ordures à Adjamé.

Le 25/06/2025 à 16h29

VidéoLe visage qu’offre Adjamé, une commune d’Abidjan, est loin d’une Côte d’Ivoire qui se veut belle, attrayante et qui multiplie les efforts pour offrir un cadre de vie sain à ses citoyens. Les responsables locaux sont interpellés par les habitants qui craignent pour leur santé.

A Adjamé, la voie allant de La Liberté à Yopougon, en passant par Le Mirador, est de plus en plus envahie par détritus.

L’odeur d’urine vous accueille et prend à la gorge à la traversée du rond-point de La Liberté. Non loin de là, à la gare intercommunale Adjamé Texaco à Yopougon, les tas d’ordures jonchent les abords de la route. Entre sachets plastiques, restes alimentaires, cartons et parfois même débris sanitaires, le spectacle est récurrent… et alarmant.

«Il n’est pas normal qu’en plein centre d’une commune comme Adjamé, il puisse y avoir des tas d’ordures partout. Ça nous expose à des maladies et ne donne pas une bonne image à cette belle commune que le ministre gouverneur est en train de transformer graduellement. Il faut que la mairie fasse quelque chose», déplore Koné Souleymane, un riverain.

Ce tronçon, pourtant vital au transport et aux échanges commerciaux, est devenu un véritable dépotoir à ciel ouvert. Passants, conducteurs, commerçants et habitants n’en peuvent plus. «C’est invivable! Chaque matin, on doit contourner les ordures pour pouvoir nous frayer un chemin. Et quand il pleut, tout ça se mélange à l’eau, c’est dégoûtant!», s’indigne Siaka Matinnin, vendeuse de poissons installée à proximité du Mirador.

Au-delà du désagrément visuel et olfactif, cette insalubrité croissante représente un danger pour la santé. Les mouches et moustiques pullulent, les rats se faufilent entre les déchets et les risques de maladies hydriques ou respiratoires sont réels. De plus, les nourritures vendues aux abords pourrissent rapidement et «sont vecteurs de bien de pathologies comme la typhoïde et la dysenterie» témoigne Kouadio Joël, de passage dans la commune.

Prenant ses précautions, la commerçante s’éloigner le plus possible des immondices à l’heure du déjeuner afin «d’éviter de tomber à nouveau malade».

Cette insalubrité ne sied pas au souhait de la Côte d’Ivoire de bâtir des villes durables et propres. Et tous les regards se tournent vers la mairie d’Adjamé, à qui revient la première responsabilité de la gestion de la salubrité, et qui abrite plusieurs gares et commerces.

«On voit les camions de ramassage passer, souvent tard dans la nuit pour collecter les ordures. Mais au petit matin, les ordures recolonisent les voies comme si rien n’a été fait. Pourtant, ce boulevard est très fréquenté, c’est un axe stratégique! Au niveau de notre gare nous avons monté une brigade de surveillance qui veille à maintenir la propreté. C’est pourquoi vous remarquerez que les ordures entassées à l’entrée de la gare Texaco ont disparu», fait remarquer Ismaël Siaka, responsable d’une gare se trouvant sur le tronçon.

Au-delà de l’esthétique, c’est la qualité de la vie et la santé des habitants d’Adjamé qui sont en jeu. «Il faut qu’on nous respecte. On ne peut pas vivre dans une décharge permanente!», conclut Adou Raphaël, un habitant du quartier, visiblement excédé.

La balle est désormais dans le camp de la mairie d’Adjamé, qui devra prouver que salubrité peut rimer avec responsabilité.

Vivement donc que ces ordures disparaissent de cette voie publique et dans le quartier pour le bien-être des habitants. En attendant, il faudrait que les uns et les autres s’inscrivent dans la dynamique d’une Côte d’Ivoire qui marche vers le développement en adoptant un comportement responsable et écocitoyen.

Par Emmanuel Djidja (Abidjan, correspondance)
Le 25/06/2025 à 16h29