Les pluies intenses et fréquentes qui s’abattent sur la Côte d’Ivoire depuis le mois de juin dernier ont provoqué des inondations, des effondrements et même des pertes en vies humaines dans plusieurs quartiers de la capitale économique ivoirienne, Abidjan. Les routes deviennent impraticables, causant souvent des embouteillages monstres. Toutes choses qui impactent considérablement les activités commerciales de plusieurs citoyens.
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Les commerçants abidjanais font preuve de résilience et d’innovation pour surmonter ces imprévus naturels qui ont déjà occasionné des pertes en vie humaine et de nombreux dégâts matériels. Et plusieurs autres activités commerciales sont également en berne.
«Avant la saison pluvieuse, je parvenais à vendre 40 kilos voire 50 kilos de viande la journée. Mais les données ont changé depuis la saison pluvieuse. Aujourd’hui, jusqu’à cette heure où je vous parle, je n’ai vendu que 3 kilos à cause de la pluie. Et quand c’est comme ça nos produits perdent leur fraicheur et ce sont des pertes pour nous», déplore Maho Adebayo, un boucher au marché d’Abobo.
Et Sekou Sylla, de renchérir: «nous perdons beaucoup de temps dans les bouchons et cela impacte nos recettes journalières», explique l’apprenti de minicar de transport en commun appelé communément «Gbaka».
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A cela s’ajoutent les consommateurs qui sont également réticents à sortir pendant les fortes pluies. Les marchés et espaces commerciaux, habituellement bondés, voient leur affluence chuter drastiquement. «Les jours de pluie, nous voyons une réduction de près de 50% de notre clientèle», confie Nancy Carole, coiffeuse à Adjamé. Cette baisse de fréquentation se répercute directement sur la vente de ses articles (mèches et autres produits de beauté).
Commerce de matériaux de construction à Abidjan.
En ces périodes, les infrastructures des petits commerces sont souvent mal préparées pour faire face aux intempéries. Les étals des marchés à ciel ouvert sont particulièrement vulnérables, avec des toits de fortune qui ne résistent pas toujours aux averses. «Quand il pleut, on n’a même pas de l’espace où mettre les pieds et nos clients sont obligés de retourner», raconte Dame Bodjui Eliane, vendeuse d’attiéké au poisson frit au Toits Rouges (Yopougon).
Les pertes financières peuvent être significatives, surtout pour ceux qui n’ont pas les moyens de s’assurer contre ces imprévus.
La seule solution qui s’offre à ces commerçants est la patience en cherchant à s’adapter pour faire face à ces défis ou développer d’autres stratégies de commercialisation telles que la vente en ligne.