Côte d’Ivoire: l’exécutif dissout les syndicats étudiants

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Le 18/10/2024 à 07h32

L’exécutif ivoirien a annoncé jeudi la «dissolution de toutes les associations syndicales estudiantines», après l’assassinat de deux hommes par des individus suspectés d’appartenir à un puissant syndicat étudiant.

Le Conseil national de sécurité (CNS), réuni sous la présidence du chef de l’Etat Alassane Ouattara a entériné cette mesure, à l’issue d’une réunion jeudi.

Dans le viseur des autorités: la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci) qui est accusée de semer la terreur sur les campus universitaires d’Abidjan depuis des années.

Certains de ses membres sont accusés d’être impliqués dans l’assassinat de deux étudiants, fin août et fin septembre, selon le CNS.

Les autorités ont annoncé l’interpellation de «17 étudiants» dont le leader de la Fesci, Sié Kambou, dans le cadre de ces enquêtes.

La Fesci, régulièrement accusée de commettre des violences sur les campus, organise depuis plusieurs années l’attribution de chambres universitaires, qu’elle loue illégalement à des prix aléatoires.

Début octobre, le gouvernement avait lancé une vaste opération d’expulsion de résidents illégaux, avec la promesse d’une nouvelle vague d’attribution des chambres.

Jeudi, le CNS a précisé que 28 étudiants ont été arrêtés à la suite de ces opérations à Abidjan et Bouaké (centre) et qu’«environ 5.000 individus irrégulièrement logés» ont été expulsés dans les cités universitaires de la capitale économique, de Bouaké et Daloa (centre-ouest). 107 machettes et des grenades ont aussi été saisies.

L’exécutif a annoncé «la réhabilitation, par étape, des anciennes universités, grandes écoles publiques et cités universitaires, ainsi que la réattribution des chambres universitaires, selon un processus d’admission et de réadmission qui devra prendre en compte des critères tels que les résultats académiques, l’âge et la vulnérabilité sociale».

Créée dans les années 90, la Fesci était d’abord un mouvement de revendication contre le parti unique alors au pouvoir, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire - Rassemblement démocratique africain (PDCI-RDA).

Au fil des années, elle s’était imposée comme un acteur incontournable du monde étudiant et revendique quelque 100.000 adhérents sur les 300.000 étudiants en Côte d’Ivoire.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 18/10/2024 à 07h32