Côte d’Ivoire: quatre morts et un disparu dans une attaque près de la frontière du Burkina Faso

Des éléments de l'armée ivoirienne dans le nord du pays.

Le 26/08/2025 à 13h37

Quatre villageois ont été tués et un autre porté disparu lors d’une incursion «d’individus armés non identifiés», dans le nord-est de la Côte d’Ivoire près du Burkina Faso, la première attaque meurtrière de ce type dans le pays depuis 2021.

La Côte d’Ivoire partage une frontière de près de 600km avec le Burkina Faso, où des groupes jihadistes sont actifs sur une grande majorité du territoire.

L’attaque a eu lieu dans la nuit de dimanche à lundi dans le département de Téhini, dans le hameau de Difita, situé «à deux kilomètres» de la frontière avec le Burkina Faso, précise le chef d’état-major, le général Lassina Doumbia dans un communiqué.

Le bilan est de «quatre paysans tués, un habitant porté disparu, une femme grièvement brûlée», poursuit-il, ajoutant que plusieurs cases ont été incendiées et du bétail emporté.

Selon une source gouvernementale jointe par l’AFP, «il pourrait s’agir d’un règlement de compte» contre «des personnes soupçonnées d’apporter du soutien aux Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) burkinabè».

Les VDP sont des supplétifs civils de l’armée burkinabè déployés pour lutter contre les jihadistes.

Ils sont également accusés de commettre des exactions contre des civils, en particulier contre la communauté peule, stigmatisée car soupçonnée de constituer le gros des rangs jihadistes ou de collaborer avec eux.

L’armée ivoirienne affirme avoir déployé des moyens aériens et terrestres pour neutraliser les assaillants, «qui se sont enfuis avant l’arrivée des troupes».

«Sous contrôle»

Le nord de la Côte d’Ivoire avait été frappé en juin 2020 lors d’une attaque qui avait fait 14 morts au sein de l’armée à Kafolo. Deux autres soldats avaient été tués en mars 2021.

Les jihadistes et les VDP s’affrontent parfois à seulement quelques kilomètres de la frontière ivoirienne, une zone poreuse et mal délimitée où pullulent également divers trafics.

«La Côte d’Ivoire fait face à beaucoup de défis, que ce soit en matière de terrorisme, en matière de grande criminalité, en matière de cybercriminalité, d’orpaillage illégal. Face à tous ces défis, l’armée de Côte d’Ivoire est déployée et fait face de façon victorieuse, de façon importante, à ces différents défis», avait assuré mi-août Téné Birahima Ouattara, le ministre de la Défense.

«La situation est préoccupante mais sous contrôle», avait-il ajouté, dans une interview au quotidien public Fraternité Matin.

Outre sa réponse militaire, en coopération avec des partenaires internationaux comme la France, l’Etat ivoirien a également lancé un grand programme social pour les populations jeunes du nord, afin de les dissuader de rejoindre les groupes armés.

La Côte d’Ivoire entretient par ailleurs des relations tendues avec son voisin burkinabè, dirigé par une junte autoritaire. Les deux pays s’accusent mutuellement de déstabilisation.

Le 13 mars 2016, la Côte d’Ivoire avait été pour la première fois endeuillée par une attaque jihadiste à Grand-Bassam, une station balnéaire proche d’Abidjan, qui avait fait 19 morts.

Par Le360 Afrique
Le 26/08/2025 à 13h37