Au Cameroun, l’art culinaire propose aux visiteurs un certain nombre de menus qui rendent ce pays une véritable Afrique en miniature. Si chaque région s’identifie par un aliment spécifique, il n’en demeure pas moins que plusieurs titres sont plus représentatifs à l’échelle mondiale.
On peut citer entre autres le «ndolè» du peuple Sawa, le «Koki» du département du Mungo ou encore le pkem sans sel des régions du sud et du centre. A ces plats, s’ajoutent d’autres tout aussi délicieux comme le «ndjamandjama», «nkui », «mbol» et surtout «eru», ce plat traditionnel des populations des régions du sud-ouest et du nord-ouest constituées en majorité d’anglophone.
Lire aussi : Cameroun: Obala, un nom de savane qui sent bon les grillades et le poisson d’eau douce
Il s’agit d’une soupe de légumes composée de feuilles de eru encore appelé okok. Ces feuilles sont râpées de manière fine et les cuisiniers ajoutent des épinards appelées communément water lifes au moment de les mijoter. Un mélange avec de l’huile de palme, des écrevisses, du poisson fumé, de la peau de vache ou du bœuf donne toute la saveur de eru.
Le eru du Cameroun s’accompagne généralement du water fufu, fait à base du manioc trempé et de l’eau. Les plus exigeants rajoutent du piment non écrasé au moment de la dégustation. Il peut se manger à toute heure de la journée mais les connaisseurs l’apprécient particulièrement aux environs de 13 heures lorsqu’il est encore tout chaud.
Sa saveur est unique. «Il est difficile pour moi de passer trois jours sans manger le eru. C’est un plat que j’aime de toutes mes forces même si je ne suis pas originaire des régions anglophones du pays. J’ai pris l’habitude d’en manger et je m’en lasse plus», reconnait un client rencontré au quartier Nkoabang à Yaoundé.
Comme lui, d’autres Camerounais invitent les étrangers à découvrir ce plat qui fait la fierté de tout le pays. Le Eru se déguste aussi même en temps de canicule.