L’événement, organisé par l’Autorité malienne de régulation des télécommunications, des TIC et des postes (AMRTP), a porté sur un thème d’une brûlante actualité afin de trouver les moyens de se prémunir des cyberattaques: «Résilience numérique des Etats du Sahel face au cyberattaque, sauvegarde des valeurs communautaires dans le cyberespace de l’AES».
Cette rencontre traduit la volonté commune des pays de l’Alliance des Etats du Sahel (Mali, Niger, Burkina Faso) de bâtir un espace numérique sûr, équitable et respectueux des valeurs qui fondent nos sociétés.
La cérémonie a été présidée par Alhamdou Ag Ilyène, ministre de la Communication, de l’économie numérique et de la modernisation de l’administration.
Le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Abdoulaye Diop, était également présent à la cérémonie d’ouverture de cet évènement sur lequel s’est également penchée l’Organisation internationale de police criminelle (Interpol).
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En juin dernier, Interpol mettait en garde contre la forte augmentation de la cybercriminalité en Afrique. Selon ce rapport qui foisonne d’informations «la cybercriminalité représente plus de 30% de toutes les infractions recensées en Afrique de l’Ouest et de l’Est. Les escroqueries en ligne, les rançongiciels, les escroqueries aux faux ordres de virement et la sextorsion numérique y sont les cybermenaces les plus fréquemment signalées».
L’Organisation dont le siège est à Lyon en France précise dans son rapport que «sur le continent africain, 90% des pays déclarent avoir besoin de renforcer sensiblement les capacités de leurs services en matière d’application de la loi ou de poursuites judiciaires.»
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Cette initiative intervient également dans un contexte où, selon l’Autorité de régulation du Burkina Faso,« les États de l’AES font face à des menaces sans précédent, caractérisées notamment par des cyberattaques sophistiquées, la désinformation, l’escroquerie électronique et l’infiltration de systèmes critiques ».
A ce sujet, Interpol alerte que seuls 30% des pays d’Afrique ont déclaré disposer d’un système de signalement des incidents, 29% d’un référentiel de preuves numériques et 19% d’une base de données de renseignements sur les cyber-menaces.
A Bamako, la cheffe de division vente et partenariat à la Société Malienne de Transmission et de Diffusion, Thiam Alima Maguiraga, mise sur le partage d’expériences entre pays et entreprises «qui dit télécommunication et diffusion dit forcément cybersécurité, parce que la sécurité des données est au cœur de l’activité de toute entreprise qui évolue dans ce secteur. Cet événement leur offre des opportunités de rencontrer d’autres partenaires du même secteur d’activités et précéder à des échanges d’expériences».
Elle précise que «l’innovation c’est surtout mettre un accent particulier sur les outils dernière génération qui permettent d’assurer la sécurité au niveau du data center c’est-à-dire l’hébergement des données de l’Etat, et d’autres partenaires privés qui font confiance à la SMTD depuis des années».
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Pour sa part, monsieur Doucouré dira que «cet évènement permet à la jeunesse de s’approprier l’outil de cyber sécurité, de connaître les enjeux pour pouvoir mieux prévenir les éventuelles attaques».
Denni Bitibali, chef de département technique et innovation de l’Association Burkinabè des Domaines Internet, souligne que «c’est une journée qui permet d’anticiper, de prévenir et de répondre efficacement aux cyber menaces dans l’espace AES, de protéger le cyber espace de l’AES».
Raison pour laquelle, Interpol rappelle que «la cybersécurité n’est pas qu’une simple question technique. Elle est devenue un pilier incontournable de la stabilité, de la paix et du développement durable en Afrique.»



