Au Sénégal, le sport s’impose de plus en plus comme un outil d’inclusion. À Rufisque, le jardin public, entièrement rénové en 2024 grâce à un financement partiel du Fonds Africain d’Appui à la Coopération Internationale du Maroc, a servi de cadre à une journée de sensibilisation dédiée au parasport.
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Une initiative qui rappelle que le handicap ne doit plus être un frein à la pratique du sport, à l’éducation ou à l’insertion sociale. Dans le silence, seuls les gestes parlent. Ces athlètes sourds et muets se comprennent par signes, enchaînant les échanges avec précision et intensité.
Une véritable démonstration de passion et de maîtrise. Cette discipline permet bien plus que la simple pratique sportive: c’est un outil d’éveil et de confiance en soi.
Sékou Traoré en parle: «on a formé vingt-cinq récipiendaires. Ce sont des personnes handicapées qui seront aussi des entraîneurs. On les a répartis dans tout Rufisque et les environs. Le tennis de table, c’est vrai qu’il faut savoir en parler, mais c’est surtout le gestuel qui est important. Même si la communication est difficile, on peut toujours se comprendre. Un Chinois peut bien entraîner un Sénégalais, malgré la barrière de la langue, et arriver à transmettre les rudiments du jeu. Donc je me dis que c’est tout à fait possible.»
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Et de préciser que «la Fédération internationale de tennis de table a créé un volet pour les personnes handicapées. Il y a des Jeux olympiques et des tournois internationaux qui leur sont dédiés, et ça marche très bien. Moi, je leur conseille de continuer à jouer au tennis de table, parce que ça les éveille, ça développe la coordination, la mobilité, et ça leur permet de se déplacer et de se sentir à l’aise».
Un peu plus loin, les fauteuils roulants s’élancent sur le terrain. Ces basketteurs, pleins d’énergie, prouvent que la mobilité réduite n’empêche ni la performance, ni la passion.
Cheikh Diouf, capitaine du club para sport de Rufisque en témoigne: «être handicapé ne m’empêche pas de faire du sport. Le vrai handicap, c’est de rester sans rien faire. Moi, je ne baisse jamais les bras. Je fais du basketball depuis bientôt cinq ans. Physiquement, le sport m’aide sur beaucoup de choses, parce que sans le sport, ma situation de handicap serait catastrophique. Mais aujourd’hui, le sport m’a beaucoup aidé».
Pour les organisateurs, cette journée est bien plus qu’un simple événement sportif: c’est un appel à la tolérance, à la compréhension mutuelle et à l’inclusion sociale.
Dr Amath Wade, président du Comité Paralympique du Conseil départemental de Rufisque: «nous voulons amener valides et non-valides à accepter le handicap. Et cette journée nous permet justement de montrer aux enfants valides que le handicap est un phénomène transitoire. L’enfant qui est sur un fauteuil peut s’exprimer, être à l’aise aussi bien sur le fauteuil que lorsqu’il n’y est pas. Et celui qui n’est pas sur le fauteuil finit par comprendre qu’être dessus, c’est certes une difficulté, mais que cela permet d’apprendre à se comprendre et à s’accepter les uns les autres. C’est tout le sens de cette sensibilisation».
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À travers le parasport, Rufisque donne l’exemple d’une société plus inclusive, où chaque geste devient un message d’espoir. Le handicap ne freine plus le sport: il en révèle la plus belle expression, celle de la résilience et de la dignité humaine.




