Chaque cliché de l’agronome et photographe au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD, France), est une étape essentielle du système alimentaire sénégalais, de la production à la transformation, et met en lumière le rôle déterminant des femmes, véritables gardiennes du vivant.
Marie Thouvenot, commissaire de l’exposition, souligne l’omniprésence des femmes dans la vie quotidienne du Sénégal: «à travers cette sélection de photos, Raphaël Belmin présente le rôle multifacette des femmes dans les systèmes alimentaires au Sénégal et dans la transition agroécologique. Les différentes photographies montrent à la fois le travail des femmes dans les champs, dans le foyer, mais aussi tous les rôles qu’elles jouent autour de la production agricole de la transformation au plaidoyer politique en passant par la recherche.»
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Conçue par Myrtille Fakhreddine, la scénographie transporte le visiteur dans une atmosphère apaisante, faite de lumière naturelle et de matières brutes. Une invitation à réfléchir sur notre rapport à la nature, à l’alimentation et à la durabilité.
Marie Thouvenot explique qu’«il y a une théorie appelée la théorie du care, ou théorie du soin, qui explique que le soin est quelque chose qu’on peut apporter aux individus, à la nature ou à soi-même. Ce sont des compétences qui ont été de moins en moins valorisées au fil des siècles. Aujourd’hui, elles sont principalement perpétuées par les femmes, mais comme elles sont moins reconnues, elles sont souvent invisibles. L’important ici est le lien entre le soin et la nature, à travers l’agroécologie, qui consiste à préserver et innover dans les systèmes agricoles et alimentaires. Ce soin est perpétué par les femmes de différentes manières et à différents niveaux. C’est pourquoi nous montrons à travers cette exposition combien leur rôle est essentiel dans les systèmes alimentaires actuels.»
Parmi les visiteurs, Mouhamadou Seyni Sarr parcourt l’exposition, découvrant les photographies qui illustrent le rôle central des femmes dans les systèmes alimentaires et la transition agroécologique: «Ce que j’ai vu ici m’a vraiment touché. On comprend que derrière chaque graine, chaque récolte, il y a des femmes, des savoirs et beaucoup d’amour pour la terre. C’est inspirant, surtout pour nous, la nouvelle génération, qui veut s’engager dans une agriculture durable.»
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Présentée lors de la Biennale de l’art contemporain de Dakar 2024, «Yaay Dund – Régénérer le vivant» s’inscrit dans la Dynamique pour une Transition Agroécologique au Sénégal.
Cette exposition continuera sa tournée à travers le pays et dans d’autres capitales africaines pour sensibiliser le public à l’urgence de préserver nos ressources et valoriser le rôle moteur des femmes dans la construction d’une souveraineté alimentaire durable.



