L’émotion est à son comble à Yaoundé comme partout dans le pays depuis l’annonce officielle du décès à Paris, en France, de l’ancien président de la Confédération Africaine de Football (CAF), Issa Hayatou. Quelques semaines auparavant, une rumeur annonçant sa mort, aussitôt démentie par la famille, avait longuement circulé sur les réseaux sociaux.
Mais ce 8 août 2024, Dieu a effectivement rappelé à lui son serviteur.Issa Hayatou est né le 9 août 1946 à Garoua, le chef-lieu de la région du Nord Cameroun. Après ses études secondaires et supérieures couronnées par le diplôme de professeur d’éducation physique et sportive, le jeune Issa va intensifier ses activités dans l’athlétisme, le basket-ball et le football.
Brillant dans ces trois disciplines, il sera aussitôt sélectionné pour l’équipe nationale de basket-ball où il va imposer son savoir-faire durant des années, pareil pour l’athlétisme où il a été quasiment imbattable sur les 100 mètres et les 400 mètres. Le football n’est pas en reste.
C’est ainsi qu’en 1973, après la sortie du Cameroun en demi-finales de la CAN à domicile en 1972, les dirigeants lui donneront la charge de réformer le football camerounais. Issa Hayatou prendra plus tard la tête de la Fédération Camerounaise de Football avant de la quitter pour le prestigieux poste de président de la CAF en 1988, poste qu’il occupera pendant près de 30 ans, jusqu’en mars 2017, à la tête de cette instance du football continental.
Candidat malheureux à l’élection du président de la FIFA, le Camerounais occupera tout de même ce poste par intérim d’octobre 2015 à février 2016 suite à la suspension du président exécutif Sepp Blatter. À sa mort, Issa Hayatou occupait le poste de président du conseil d’administration de l’Académie Nationale de Football du Cameroun (ANAFOOT).
Un parcours historique qui fait dire à plusieurs acteurs du football que l’Afrique en général et le Cameroun en particulier viennent de perdre une mémoire vive pour le développement de cette discipline sur le continent.
Michel Kaham, un ancien Lion Indomptable, déclare : «C’est un grand homme que nous venons de perdre. Mais je pense humblement qu’il a accompli sa mission sur terre. Surtout avec cette maladie qui le rongeait, il y a lieu de dire qu’il est allé se reposer. Issa était d’une humilité incomparable. Les jeunes générations doivent s’inspirer de lui».
D’autres personnes soutiennent que c’est Issa Hayatou qui a redynamisé les caisses de la CAF depuis sa création. «Que la terre des ancêtres africains lui soit légère», scandent tous ceux que nous avons rencontrés.
