Ces responsables ont tiré la sonnette d’alarme sur ce qu’ils décrivent comme une «crise silencieuse» qui frappe l’Afrique du Sud, alors que des millions de citoyens continuent de vivre sans documents d’identité.
«Il y a une crise silencieuse dans le pays, celle des Sud-africains sans papiers. Des enfants vont à l’école sans avoir été déclarés à la naissance», a déclaré le ministre de l’Intérieur, Leon Schreiber au Conseil national des provinces.
Le ministre a averti que les enfants sans papiers se voient refuser l’accès à des droits essentiels tels que l’éducation, les soins de santé et les aides sociales.
Le ministre de la Santé, Aaron Motsoaledi, a lui aussi soulevé la question, mais ses estimations sont plus basses. «Selon les statistiques, 11% des Sud-africains sont sans papiers. Si l’on considère notre population de 60 millions de personnes, 11% représentent environ six millions de personnes qui n’ont aucun document», a-t-il regretté.
Ce dilemme est exacerbé par le fait que des groupes anti-immigrés comme «Operation Dudula» et «March and March Movement» exigent que les personnes souhaitant bénéficier de soins de santé fournissent des documents avant d’entrer dans les établissements publics.
En termes de chiffres, les Sud-africains sans papiers se comptent par millions. Lawyers for Human Rights (LHR), un important groupe de défense juridique, s’est activement engagé à mettre en lumière la problématique de l’apatridie et des citoyens sans papier dans le pays.