Parmi les voyants les plus sollicités, ceux utilisant les cauris, ont pignon sur rue. L’usage des cauris n’est pas le fruit du hasard. Ce coquillage a longtemps servi de monnaie d’échange dans de nombreux pays d’Afrique de l’Ouest. Sur les billets de banque des Maldives, d’où est originaire ce mollusque, les cauris sont figurés en bonne place.
En Afrique de l’Ouest, particulièrement au Mali, les cauris servent à de nombreux voyants pour prédire l’avenir. Il existe de nombreuses méthodes d’utilisation des cauris lors de la pratique de la voyance, mais la plus répandue consiste à lancer sur une surface plane les coquillages dont le nombre dépend des habitudes du voyant, et d’interpréter les dessins formés par les cauris. D’après ses interprétations, le voyant recommande très souvent à son client divers sacrifices afin de résoudre leurs problèmes.
Lire aussi : Sénégal: le gri-gri, ce péché confessé à demi-mots
Ce recours aux voyants est répandu chez de toutes les composantes de la société malienne, quels que soient leur religion et leur statut social.
Toutefois, dans une société où plus de 90% de la population est musulmane, le recours à la voyance pose problème. La voyance est interdite par l’Islam.
Pour l’islamologue Moussa Alassane Bah, la foi musulmane est claire à ce sujet. Lorsqu’une personne souhaite obtenir un quelconque bien, la demande doit être adressée à Allah, seul digne de solicitation et d’adoration. «Un bon musulman ne doit pas aller à la recherche de ce qui est caché dans l’avenir du fait que cette recherche peut l’amener sur le chemin de l’association de Dieu unique à d’autres dieux ou d’autres puissances ou divinités».
Le musulman doit s’accrocher à Allah dit-il, lui demander de le protéger contre les surprises désagréables qui peuvent se produire et lui demander de lui donner le meilleur, sans recourir aux services des voyants.