«Notre population en a marre d’enterrer chaque jour» des civils, a déclaré à l’AFP Léon Kakule Siviwe, chef du secteur de Beni-Mbau, dans le nord de la province du Nord-Kivu.
«Nous lançons un appel vibrant aux autorités du pays et leur demandons de nous aider à rétablir la paix dans notre entité», a-t-il ajouté, en chiffrant le nombre de morts à trois vendredi puis quatre samedi. Une dizaine de personnes sont aussi portées disparues, a-t-il précisé.
Georges Kivaya, président de la société civile de Mbau, ainsi qu’Esdras Mathé, 1er vice-président du «comité territorial de la jeunesse» de Beni, ont quant à eux indiqué qu’au moins dix personnes avaient été tuées dans la seule journée de samedi lors de plusieurs attaques dans ce secteur.
«La fouille continue mais nous dénombrons dix civils tués», a déclaré M. Kivaya. «Il faut que chaque agglomération ait au moins une position militaire pour éviter le retard dans l’intervention» des forces de sécurité, a-t-il demandé.
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«Nous appelons à l’intensification dans cette contrée des opérations» des armées de la République démocratique du Congo et de l’Ouganda, a également réclamé M. Mathé.
Depuis fin 2021, les armées des deux pays mènent des opérations conjointes contre les ADF dans le Nord-Kivu et la province voisine de l’Ituri, sans être parvenues jusqu’à présent à stopper les attaques meurtrières contre les civils.
Les ADF («Forces démocratiques alliées»), à l’origine des rebelles ougandais majoritairement musulmans, sont implantés depuis le milieu des années 1990 dans l’est de la RDC, où ils ont tué des milliers de civils et multiplié ces dernières semaines les attaques et pillages de villages et centres de santé.
Ils ont prêté allégeance en 2019 à l’EI, qui les présente comme sa «province d’Afrique centrale» (Iscap).